Au cours de la séance du conseil municipal du 6 mars, consacrée au débat d’orientation budgétaire 2025, les élus et la presse ont pris connaissance d’une étude demandée en 2024 par Mme Guillemy, maire de Chaumont. Dans le but d’avoir une vision plus globale de la ville, cette mission fixait comme objectif : « la dynamique sociale de la commune ».
L’intérêt d’une telle étude réside dans le fait d’être bien spécifique « Ville de Chaumont ». Un tel document devrait être porté à la connaissance d’un large public chaumontais. Or, pour le moment, l’information se limite à un article publié cinq jours plus tard dans le Jhm.
Remarquons le décalage entre la date du conseil municipal et les bases de l’étude qui portent sur 2009-2020. L’Insee, d’où sont tirés la plupart des chiffres utilisés, a publié entre-temps le dossier complet de la commune avec les données de références 2021, début des années d’inflation en France qui ne sont pas encore examinées par l’Insee.
Une grande partie de la population se sent menacée
Le traitement des variations de population et surtout de la pauvreté devrait faire l’objet d’un large débat. Le niveau de vie « particulièrement bas à Chaumont » n’est une surprise que pour un bureau d’étude parisien. Encore ne tient-il pas compte de la dernière période. Le seuil de pauvreté est arrêté par l’Insee à 1 216 € en 2022. Il mérite d’être recalculé avec une inflation de 4,9 % en 2023, de 2 % en 2024 et passer ainsi à 1 300 €/mois et par personne en début de 2025.
Le décrochage entre les revenus et les prix affecte ainsi fortement les 50 % de la population les plus proches de ce seuil. Il n’est donc pas surprenant qu’une grande partie de la population se sente menacée : jeunes, inactifs, familles nombreuses ou monoparentales (souvent des femmes) retraités et même salariés. Le montant de la pension de retraite médiane est à peine supérieur à ce seuil. Quant au Smic, il n’est même pas à 10 % au-dessus, à 1426 €.
« Chassons les pauvres «
Le nombre de pauvres qui fait de Chaumont une ville pauvre a, certes, ses particularités, mais notre ville n’est qu’un exemple des conséquences des choix politiques « tout aux plus riches » menés nationalement depuis huit ans. C’est cela qu’il faut changer.
Veillons à ce que les orientations suggérées par le bureau d’études, que l’on pourrait résumer d’une façon lapidaire par « chassons les pauvres », ne soient pas mises en œuvre telles qu’elles sont préconisées. Cela conduirait à une ségrégation sociale basée sur les revenus, l’âge où la catégorie familiale.
G. Tardenois