Début juillet, on apprenait que la Cour d’appel de Dijon donnait raison à l’UD-CGT et interdisait à l’Union locale CGT de Langres d’utiliser le sigle CGT (Communiqué de notre syndicat paru dans le Journal N° 398). Décision applaudie par l’UD-CGT qui dans un communiqué de presse se déclare satisfaite de ce jugement.
Comment peut-on se déclarer satisfait par un jugement qui, comme celui de 2014, se refuse à juger sur la question de fond ? Une question pourtant simple : le congrès qui a redessiné les contours des Unions locales s’est-il tenu dans des conditions conformes aux règles de vie démocratique définies dans les statuts confédéraux et dans ceux de l’UD elle-même ? Si l’on considère l’ambiance détestable qui a présidé à sa préparation, qu’à l’ouverture du congrès une officine de police privée contrôlait les congressistes, qu’un certain nombre d’entre eux furent interdits d’entrée sans qu’aucune explication statutaire ne leur soit donnée et que les votes des différents documents ont, eux aussi, été sujets à caution, la réponse est évidemment non…
Satisfaite, l’Union départementale, de voir disparaître de la carte syndicale de Haute- Marne une Union locale dynamique, créée en 1965 dans un secteur (Langres-Nogent) aujourd’hui le plus industriel du département et qui, faut-il le rappeler, a obtenu les meilleurs résultats électoraux du département lors des dernières élections prud’homales ? Une Union locale très active dans la défense juridique des salarié·es et dans l’organisation des luttes et des manifestations.
Bref, on peut légitiment se demander ce que recherche réellement l’UD, à s’attaquer ainsi à une structure syndicale indispensable dans la réalité sociale et économique du département. Jamais une Union locale basée à Chaumont ne pourra rayonner sur tout le centre et sud Haute-Marne alors que, dans cette période de crise profonde, les salarié·es ont plus que jamais besoin d’un syndicalisme de proximité.
Rappelons encore une fois que l’Union locale CGT de Langres a été la seule structure syndicale interprofessionnelle (avec notre syndicat) à prendre position pour le maintien d’hôpitaux de plein exercice à Langres et à Chaumont, contrairement à l’Union départementale et à l’Union locale de Chaumont qui, sur cette question vitale pour l’avenir du département, étaient aux abonnés absents…. Cette politique de destruction n’a été possible qu’au prix d’une orientation syndicale basée sur un autoritarisme féroce, sur le refus de toute discussion malgré les promesses faites, sur des propos mensongers, des insultes inadmissibles. On sait, par exemple, que la CGT départementale est allée jusqu’à faire courir le bruit que l’UL CGT de Langres était dirigée par des militants du RN…
Comme nous le rappelions dans notre journal : «Longtemps le syndicat des retraités de Chaumont est resté très mesuré pour ne pas porter préjudice à l’image de la CGT. Mais il n’est quand même pas possible de laisser faire, sans rien dire, ceux qui ne respectent plus ses valeurs.»
Le jugement de juillet est une fracture dans la vie de CGT au plan départemental. Jamais une Union Locale n’avait été supprimée en Haute-Marne (il en manquerait plutôt cruellement) – et à plus forte raison sous des prétextes fallacieux qui ne résistent pas à une analyse de la réalité syndicale, sociale, économique et écologique de notre département. De nombreux militants retraités ressentent cela comme une injure faite à la CGT et à leur engagement syndical qui, pour certains, remonte à des décennies…
Cette question a été placée en tête des sujets que notre syndicat aura à aborder lors de son AG extraordinaire fin septembre. D’ici là nous continuerons à donner des informations à nos adhérents et à nos lecteurs. Fini le temps des atermoiements.
Syndicat CGT des retraités de Chaumont