L’usine à gaz, c’est non !

Le soleil, si rare ces dernières semaines, était de la partie. Une température estivale et un accueil chaleureux attendaient les manifestant·es rue des Canaris à Saint-Aignan. Café, brioche, eau. Une ambiance festive pour un sujet très sérieux.
Saint-Aignan, un quartier/petit village dans une ville. Un quartier qui se rebiffe contre le méga méthaniseur que l’on veut construire à quelques kilomètres, avec ses nuisances olfactives et sonores, ses risques de pollution des eaux et des sols, ses risques d’accidents industriels. Et le non-sens de cultiver les terres pour fabriquer du gaz au lieu de nourrir les humains ou le bétail !
Autant les méthaniseurs à taille humaine que l’on voit fleurir dans notre département ont leur utilité économique et écologique, autant celui de Choignes-Chamarandes est totalement démesuré et risque d’impacter négativement la vie des habitants des 142 communes concernées par l’épandage et même au delà…
Mais les habitants de Saint-Aignan ont une raison supplémentaire d’être opposés à ce projet, c’est la question du trafic routier. Ils dénoncent le manque d’aménagement routier prévu pour l’accès au site et le trafic surchargé prévu autour de Chaumont dans les quartiers du Moulin Neuf et de Saint-Aignan, précisément.

Saint-Aignan, 14 h –

Les manifestants commencent à arriver. Autos, motos, vélos et même quelques landaus… À pied, venant du quartier, mais aussi du centre-ville par le chemin des Meuniers. Toutes les générations sont réunies.
On rencontre des voisins, des ami·es, des militants du monde associatif ou syndical. Quelques pancartes, les drapeaux de la Confédération paysanne qui est à l’origine de la mobilisation, et une simple banderole qui prendra la tête du cortège avec le slogan NON AU MÉTHANISEUR XXL, suivi de trois points d’exclamation… On note la présence de plusieurs élus des villages proches et celle de Christine Guillemy, maire de Chaumont, ville qui a voté non au projet.
Les interventions des responsables du collectif sont courtes, teintées d’humour parfois, ou plus solennelles, mais toutes rappelleront aux personnes présentes la nécessité de donner son avis à l’enquête publique qui est ouverte jusqu’au 25 avril.
C’est parti ! En route pour la préfecture par l’avenue Pierre Burello que tous les habitant·es de Chaumont connaissent sous le nom de côte de Saint-Aignan. Un parcours peu habituel dans l’histoire des manifs chaumontaises. La manifestation s’étire doucement. C’est la première fois que la côte est désertée par les voitures. On savoure.
300 personnes, un peu plus -certains rejoindront le cortège au passage- se dirigent vers le lieu où la décision, in fine, devra être prise. De la colère, de la détermination et l’idée qu’en restant uni, en se rassemblant encore plus nombreux, on peut gagner contre la multinationale Shell… C’est possible, une certitude qui se forge dans ce coude-à-coude fraternel…