Colère

Avec Bayrou, c’est vie chère et travail gratuit

C’est logique. Après avoir imposé, sous les vivas de Nicolas Lacroix, quinze heures hebdomadaires de travail gratuit obligatoire pour les personnes au RSA, Catherine Vautrin, ministre du Travail, veut sauver la Sécu en instituant sept heures de travail annuel. Gratuit, évidemment. Une idée née au Sénat où tout travail, même inutile, mérite salaire, peut-être du cerveau du président Larcher, confortablement calé dans son fauteuil à 40 000 euros. Pourquoi, demain, ne pas demander aux “bénéficiaires” du minimum vieillesse, aux chômeurs déjà si malmenés d’effectuer quelques tâches, gratuitement ? Les retraité·es ne sont pas oubliés loin de là. La ministre macroniste du Travail et de l’Emploi, ne vient-elle pas de proposer de les taxer afin de financer la protection sociale ?

illustration de Jean-Claude Blanchard

On ne peut manquer de remarquer que ce sont celles et ceux qui ne sont en rien responsables des déficits de l’État ou de la sécurité sociale, qui vont encore mettre la main à la poche. Bernard Arnault et autres grandes fortunes peuvent dormir tranquille. On ne leur demande jamais rien.

Sept heures gratuites extorquées aux salariés

Pourtant, on sait qu’à force d’exonérations en tout genre, il ne reste plus aucune cotisation patronale Urssaf au niveau du Smic. Que les exonérations de cotisations patronales représentent annuellement une perte de 73 milliards d’euros dans le budget de la Sécu. Et que tous les cadeaux sociaux ou fiscaux décidés au nom de la lutte contre le chômage, n’ont aucune retombée sur l’emploi, bien au contraire, puisqu’ils vont grossir les profits des multinationales et les dividendes des actionnaires.
Les sept heures gratuites extorquées aux salariés devraient rapporter 2 milliards à la Sécu. C’est une broutille par rapport aux 73 milliards d’exonérations de cotisations patronales. Avec cette mesure, il s’agit de poursuivre la politique que le pays subit depuis des décennies, en laissant à penser que les salariés, les retraités, les chômeurs et les plus fragiles d’entre nous sont responsables des caisses vides.

La colère gronde dans le pays

Bayrou peut bien tenter d’amadouer tel ou tel parti politique ou mettre le syndicalisme en conclave pour quatre mois… Les Français n’ont pas la mémoire courte et personne n’échappera à la colère qui gronde dans le pays. Les syndicats de retraités proposent une action nationale pour le mois de mars. On vous tiendra au courant.

Richard Vaillant