Dans un rapport du 18 septembre 2024, la Cour des comptes étrille le Service national universel initialisé en 2019, devant être généralisé progressivement et permettre à la jeunesse de réaliser un parcours de cohésion : brassage des jeunes de toutes les régions et de tous milieux, valeurs de citoyenneté, engagement dans des missions d’intérêt général.
Aujourd’hui, la Cour des comptes pointe « l’absence d’horizons clairs », « l’insuffisance de planification nécessaire à sa montée en charge » et une dérive financière sans aucun contrôle du Parlement. On avance des chiffres allant de 5 à 10 milliards d’euros alors que Macron annonce une généralisation pour 2025-2026 sans moyens en personnels supplémentaires, excluant les associations d’éducation populaire, sans lisibilité, sans débats parlementaires. C’est une gabegie !
Une mise au pas de la jeunesse
Outre les dérives budgétaires de la généralisation du projet, une dérive idéologique est déjà en marche avec la militarisation de la jeunesse : uniforme, levée de drapeaux, chant de la Marseillaise.
Pour Sud Education, il s’agit d’une mise au pas de la jeunesse, avec une vision passéiste et patriotique de l’engagement. Dommages collatéraux, des scandales de maltraitances, d’humiliations, de harcèlement et d’agressions sexuels ont été révélés ces derniers mois par Médiapart, France Info ou le Parisien.
La cohésion sociale est un leurre, 45 à 50% des jeunes volontaires sont issus de familles de militaires, policiers, gendarmes, pompiers !
Alors que des milliards partent dans une mise au pas cadencé stérile et inquiétante, l’Education Nationale manque de profs et de moyens, des associations de prévention disparaissent, les politiques de la Ville patinent.
En cas de généralisation, comment seront traités les jeunes réfractaires à ce service, ceux qui ne croient plus aux valeurs de la République incarnées par des hommes politiques compromis, méprisant la démocratie et les urnes, étranglant les libertés. Des déserteurs ?
Louis Laprade