Auto critique

“ Il y a deux sortes de Français : les à-pieds et les en-voiture.” (Pierre Daninos)

La tuture à gogo sera écolo, ce n’est pas rigolo pour les prolos. Oh là, Camarade ! ne monte pas sur tes grands chevaux, je sais bien que la nature à trop chaud mais ce n’est pas mon propos d’aujourd’hui. 

Je laisse à d’autres plus compétents tout le loisir de disserter sur l’opportunité de bazarder nos diesels jadis tant aimés vers les derniers espaces sauvegardés d’une Afrique pas encore assez noire, tout en ayant bonne conscience de préserver notre couche d’ozone locale. Où je m’interroge, moi, c’est sur la capacité de mes amis besogneux à financer un véhicule « propre » et en assurer l’entretien quotidien. Où trouvera-t-il le pognon pour ne pas rester une fois encore en marge de cette société avide d’air pur ? 

Le moteur à combustion, certainement plus polluant sur terre que sur mer ou dans les airs, n’a plus voie de presse et sera annihilé dans les dix ans à venir. En témoigne le très éloquent matraquage publicitaire ultra répétitif en vogue tous azimuts. 

Pas une seule séance de réclames sans au moins une voiture électro-propulsée rutilante qui prend soin de la planète, illuminant à profusion les routes dans un silence ouaté, à croire que le courant de charge est sans borne. 

La propagande médiatique, d’ailleurs curieusement orchestrée en sous-main par l’occulte lobby pétrolier, tend à culpabiliser le rétrograde malsain qui persévère dans son hideuse et perfide souillure au volant de sa toto dépassée. Et le condamne à rester en bordure des villes « immaculées » qui créent des parkings hors les murs comme autant de maladreries pour sales bagnoles thermiques. 

Les collectivités qui signalent les pestiférés aux autorités répressives ont instauré la vignette Crit’Air, obligatoire pour circuler dans les ZFE-m (zones à faibles émissions avec un m pour mobilité…réduite sûrement). Prendre comme critère les ressources d’un citoyen pour l’autoriser à déambuler où bon lui semble est une démarche arbitraire et discriminatoire qui relègue une fois de plus les sans-dents aux confins des territoires vertueux. 

En ruralité et petite agglomération, les transports en commun sont inexistants ou inefficaces et l’auto est vitale pour exister dans toutes les applications journalières, à moins d’aller au boulot en trottinette (à pédales). 

Celui qui rêve d’un reste à vivre est seul télescopé par des mesures drastiques auxquelles échappent les bobos donneurs de leçon.

Tesla mon ami ? 

Bernard Blum   17 avril 2024