Des corps d’enfants, de femmes et d’hommes, des visages tordus de douleur, certains cadavres décapités ou mutilés : c’est la découverte insoutenable de la défense civile à Gaza, exhumée dans la ville de Khan Younès située dans le sud de l’enclave palestinienne, ce 22 avril. L’armée israélienne opérait dans la zone et s’était repliée le 7 avril. Elle laisse l’horreur derrière elle : des charniers, preuve d’exécutions de masse de civils, témoignages implacables d’un génocide en cours.
Les équipes de recherche ont déjà retrouvé 283 corps à Khan Younès, dans ces trous creusées par l’armée israélienne après son retrait du complexe hospitalier Nasser.
Il s’agit de la deuxième grande fosse commune découverte en une semaine. Un autre charnier a été trouvé à l’hôpital Al-Chifa, le plus grand établissement médical de Gaza, après un siège de deux semaines. Deux charniers près d’hôpitaux détruits, stade ultime de la barbarie. L’ONU a d’ailleurs réclamé une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza,
Ces découvertes font écho à de nombreux témoignages de Palestiniens qui décrivent depuis des mois des exécutions sommaires, des enlèvements, des tirs sur tout ce qui bouge et respire encore sur le passage des soldats israéliens.
La découverte de charniers nous rappelle que le nombre de personnes tuées à Gaza est inconnu et probablement sous-estimé. Alors que les médias français minimisent le massacre, les chiffres du ministère de la Santé de Gaza qui évoquent autour de 35 000 morts dont 13 000 enfants sont sans doute en dessous du bilan réel, car les infrastructures de santé sont totalement anéanties, que le nombre de disparus est inconnu dans un contexte où près de 2 millions de personnes ont été déplacées, et qu’une partie des morts a été enterrée par l’armée israélienne.
Des scènes atroces ont lieu quotidiennement à Gaza, mais comme les victimes sont arabes et l’armée israélienne les bourreaux, ni les propagandistes de plateaux ni les gouvernements occidentaux ne réagissent.
Contre attaque/ Agence France presse/ Mediapart