UNE CAMPAGNE INDÉCENTE
Une vilaine musique se fait entendre régulièrement : avant la pandémie, les retraités étaient présentés comme des privilégiés dans un contexte de chômage. Au sortir de la période de confinement, des « experts » ont affirmé que l’arrêt des activités du pays avait été décidé pour « protéger les anciens », et qu’il fallait donc qu’ils se sacrifient en retour, alors que neuf personnes décédées pendant la pandémie sur dix sont des retraités de plus de 65 ans.
À la veille de la discussion à l’Assemblée du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), le rapport Vachey, remis au gouvernement, préconise une augmentation de la CSG, l’augmentation des impôts par la réduction de moitié de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite et la hausse de la CASA.
LA PERTE CONTINUE DU POUVOIR D’ACHAT DES RETRAITÉS
Ainsi il serait juste de réduire les revenus des retraités sous prétexte que leurs pensions n’auraient pas été entamées durant la crise sanitaire. C’est oublier que leurs revenus ont largement été réduits par la hausse de la CSG, le gel des pensions et des complémentaires, la non revalorisation des pensions qui n’ont pas suivi le coût de la vie. Ces douze dernières années, les prix ont augmenté de 13 % et les pensions nettes seulement de 8,60 %. Depuis l’arrivée de Macron, les pensions ont perdu 5,5 % de pouvoir d’achat !
L’AUSTÉRITÉ, UN MAUVAIS COUP POUR LES RETRAITÉS ET POUR L’ÉCONOMIE
« Il n’existe pas d’exemple d’une économie qui ait redémarré grâce à l’austérité. » Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie. C’est pourtant la politique de Macron et de ses prédécesseurs. En 2021, le gouvernement veut imposer 4 milliards d’économies sur le budget de l’hôpital public. Certains hôpitaux sont déjà saturés, les soignants n’en peuvent plus, les urgences sont débordées. L’austérité ne s’applique pas à tout le monde. Alors que la pauvreté s’étend, des milliards sont distribués aux entreprises, ou plutôt à leurs actionnaires. Les dividendes ont augmenté de 60 % en 2018, pour atteindre 23,2 milliards d’euros !
Ce n’est pas le moment de réduire le pouvoir d’achat des retraités ! Ils en ont besoin pour eux et leur famille, notre économie en a besoin, car ils ne sont pas seulement des consommateurs, ils participent à hauteur de 8 % à la production de richesses en France. Souvent, ils aident financièrement leurs enfants et petits-enfants. Leur contribution à la vie sociale est décisive dans cette période de crise sanitaire et économique.