Les mensonges


Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a déclaré sur tous les médias « je ne serai pas la ministre qui augmentera les impôts ». Mensonge éhonté, car supprimer l’abattement fiscal de 10 % aux retraité·es, c’est augmenter leurs impôts. Selon une simulation du site Moneyvox, citée par France 2 : un retraité célibataire percevant 1 200 euros par mois ne paiera toujours pas d’impôts ; en revanche, un retraité avec une pension de 1542 euros devra payer 272 euros d’impôt et, bien entendu, encore plus au-delà de cette somme. Les impôts des retraités augmenteront automatiquement avec la disparition de l’abattement fiscal de 10 %. Cette mesure entraînera une hausse du revenu fiscal de référence, ce qui fera perdre à beaucoup des avantages fiscaux (l’exonération de la taxe d’habitation, le crédit d’impôt pour équipement du logement, la CSG réduite, etc.) ou certaines aides sociales (MaPrimAdapt, le chèque énergie, l’APL, etc). Amalgame et mensonges sont maintes fois repris par les médias et des hommes politiques concernant cet abattement fiscal qui, répétons-le, n’a rien à voir avec une déduction pour frais professionnels. C’est un acquis, depuis 1978, destiné à modérer les impôts des retraités qui subissent une baisse de revenu au passage à la retraite et doivent, notamment, assumer le coût de plus en plus élevé des complémentaires santé.
La ministre cherche 40 milliards pour le budget 2026, nous lui proposons de les prendre chez les plus riches : en rétablissant l’impôt sur la fortune, en taxant les 100 milliards d’euros de dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40, en supprimant les baisses d’impôts et les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, et en s’attaquant aux 120 milliards d’évasion fiscale. Nous appelons les retraités et les salariés à signer massivement la pétition intersyndicale contre la suppression de l’abattement de 10%. Nous sommes ou serons tous concernés !


Marie-Rose Patelli

PS – Mardi 14 Mai, Macron reprend pour la énième fois l’antenne pour une émission censée répondre aux « défis de la France ». En fait, il s’est borné a défendre son action, a refusé tout référendum sur l’abrogation de la réforme des retraites, idem pour la nationalisation d’Arcelor Mittal. L’art de paraître pour ne rien dire !