Déserts médicaux/Rolampont

Egalité santé : « C’est nous qu’on sait, c’est nous qu’on dit ! »
Dans une proposition de loi, visant à lutter contre les déserts médicaux, et dont nombre de textes restent encore à discuter, un premier article – pas bien méchant – a obtenu l’approbation d’une majorité de députés. Il s’agirait de soumettre l’installation de chaque nouveau médecin à l’approbation de l’Agence régionale de santé. Il est prévu en fait que, dans 13 % du territoire français très richement doté en praticiens, un médecin ne pourrait s’installer qu’en cas de départ d’un autre. Ailleurs, il serait libre de se poser où il veut.
Difficile de s’opposer à une mesure de bon sens et si peu contraignante. Mais le RN l’a fait. Le député du sud de la Haute-Marne, Christophe Bentz, a déclaré que c’était une «fausse bonne idée». Peu après, sur leur page Facebook, semblant une fois de plus lui donner raison, les médecins sud-haut-marnais d’Egalité-Santé ont écrit : «Est-ce vraiment la solution pour améliorer l’accès aux soins dans nos zones rurales ?».
Evidemment, si, au prétexte qu’il ne règle pas à lui seul le problème, on vote contre chaque article, la loi finira par ne plus avoir de raison d’être.
Mais c’est bien le but. Trop de médecins libéraux, qui refusent de reconnaître ce qu’ils doivent à la société, sont opposés à toute contrainte, si minime soit-elle.
Dans le Sud-Haute-Marne, ils s’octroient même le droit de dire où doivent être placés les hôpitaux. A force de se faire appeler prescripteurs, ils s’imaginent omniscients, capables de décider de tout.
Certes, pour devenir médecins, ils ont étudié plus que la plupart d’entre nous. Mais dans un domaine unique. Certes, beaucoup d’entre eux passent plus de temps que la moyenne à leur travail. Mais justement…
Dans beaucoup de domaines, à commencer par celui de l’aménagement du territoire, ils sont de parfaits ignorants. Et, pour les hôpitaux, ils sont d’autant moins objectifs qu’ils baignent dedans. Mais ils refusent de le reconnaître.
En quoi un médecin hospitalier, qui a forcément des intérêts personnels, serait-il habilité à décider de l’endroit où doit se situer son lieu de travail ? Pourquoi cette profession ferait-elle exception ? Pourquoi un médecin de Langres devrait-il décider que ceux de Chaumont iront s’installer près de lui ? Pourquoi faudrait-il que la très grosse majorité des patients quittent leur secteur pour venir à lui ?
Enfantillages !..
Sur la page Facebook d’Egalité Santé, on a pu lire dernièrement : «Si nous communiquons moins ces derniers temps, c’est parce que nous menons un certain nombre d’actions qui nécessitent encore plus de discrétion qu’habituellement».
Chut ! Vous allez voir, ce que vous allez voir !..
Lionel Thomassin

La preuve par l’image…

Ces deux images montrent très clairement l’activité des hôpitaux sud et centre de la Haute-Marne. On y distingue à la fois le volume et l’attractivité de chacun.
L’ARS, qui ne pense qu’en termes d’économies, y voit l’opportunité d’effectuer un regroupement sur Chaumont.

Notre syndicat y décèle plutôt, compte tenu des distances, la nécessité de conserver les deux établissements avec leurs spécificités, pour un service optimal rendu à la population.

Et les médecins de l’association Egalité Santé, qui ont publié cette infographie sur leur page Facebook, se persuadent que ça justifie un regroupement à Rolampont (près de Langres).
Quand on vous dit qu’ils n’entendent rien à l’aménagement du territoire…