En trop d’endroits sur cette planète, l’extrême droite étend son pouvoir en niant les faits et imposant ses propres histoires. Le monde est petit à petit rongé par la diffusion complaisante de mensonges de plus en plus gros. Sur les réseaux sociaux d’abord, puis par toute une presse, de moins en moins regardante.

Nous en donnons des exemples toutes les semaines, y compris au plan local. Nos députés RN nous en sortent toujours de bonnes. Et, par contamination certainement, l’association Egalité Santé n’en finit plus de répéter ses outrances et contre-vérités.

« Trumpisation » rampante

Il nous paraît important, pour la démocratie, de traquer partout cette «trumpisation» rampante. Et il se trouve que, cette semaine, elle s’est installée à l’Agglomération de Chaumont. Son président, Stéphane Martinelli, a déclaré dans le Jhm : « Palestra est d’abord une salle de spectacle ». Ce qui est faux. Mais après tout, comparé à d’autres, le mensonge n’est pas si grave. Reste à se demander à quoi il sert.

La salle Palestra a été construite avant tout pour le volley. Il suffit de retrouver les déclarations des acteurs de l’époque. Il s’agissait d’accompagner la montée en puissance du club local qui, en maintes occasions, ne pouvait plus évoluer salle Jean-Masson.

Puisqu’il fallait aussi reconstruire les piscines, il a été décidé de faire des économies en réalisant un complexe sportif. Enfin, pour obtenir un maximum de subventions et achever de convaincre tous les élus, on a parlé de salle « multi-activités ». 

La possibilité d’y présenter des spectacles est alors entrée dans le projet. Mais c’est resté assez théorique. La preuve en est que la jauge annoncée pour les spectacles (plus de 3 000 places) n’existe pas vraiment, faute d’aménagements nécessaires. En mode volley, comme en mode concert, on reste limité à 2 000 places (idéales pour le sport, pas vraiment pour le reste).

il faut bien refaire l’histoire

Si Stéphane Martinelli essaie aujourd’hui de faire croire le contraire, c’est parce qu’il s’inscrit en opposition au volley. Sa volonté de développer la partie spectacle était excellente. Mais il l’a lancée d’emblée de manière conflictuelle, décrétant que si une opportunité se présentait un jour de match, il faudrait que le volley cède sa place. Ce qui était impossible.

Finalement, en harmonisant les calendriers, quelques beaux spectacles ont pu être produits par l’Agglo. Mais, n’étant pas spécialiste, elle y a perdu beaucoup d’argent. Alors la voilà qui, comme pour la piscine, se tourne vers des professionnels. On verra ce qu’il en sera de la qualité et des tarifs…

En attendant, la déclaration de M. Martinelli vise à créer un antagonisme. Elle essaie d’affaiblir ce qui est pourtant un des sujets de fierté des habitants. Mais il faut bien refaire l’histoire si on prétend faire admettre qu’il est préférable de payer des services extérieurs plutôt que de soutenir une association chaumontaise employant 25 personnes, qui s’est pourtant créée et développée sur des bases locales, et dont le budget est essentiellement dépensé sur place.

Lionel Thomassin