Si …
Temps maussade ce 3 décembre après-midi à Chaumont. C’est le moment qu’a choisi l’intersyndicale des retraités pour venir remettre les pétitions contre le report de l’augmentation des retraites prévue en janvier. Autour de 5 000 signatures pour dire NON au racket organisé de nos retraites. 70 militants sont là pour soutenir la délégation qui va être reçue par des collaborateurs de la préfète, et non par la préfète elle-même comme l’écrit le JHM. Une préfète ça ne se dérange pas pour des retraités en colère.
Si la démocratie était respectée.
La manif est plutôt grave, contrairement aux autres rassemblements qui, malgré l’importance des sujets, trouvent toujours un motif de plaisanter, de prendre plaisir à se retrouver. Comme si le cynique et chaotique désastre de la situation politique, sociale, médiatique atteignait son paroxysme et était devenu insupportable. Et c’est ce petit mot « Si », adverbe ou parfois conjonction, qui revient souvent dans les échanges, « Si on était plus nombreux… Si tous les mécontents avaient voté… Si on prenait l’argent aux riches … Si on avait un ou une premier-ère ministre du NFP… Si la démocratie était respectée… Si on taxait les supers profits… Si ça continue, je vais péter un plomb… Si on ne fait rien c’est encore pire. Tous ces « Si » sont dans toutes les têtes. Ils nous confisquent même la définition que l’on trouve dans les mots croisés, petit mot qui permet de rêver.
5 délégués portaient la colère de 5 000 personnes
Mais 5 000 signatures sur le bassin chaumontais, ce n’est pas rien ! C’est un record ! Ce sont autant de rencontres, d’échanges, de mini-débats autour des retraites et même au-delà. Quand on signe une pétition, on donne en quelque sorte un pouvoir, un message, une confiance aux porteurs de cette pétition. Ainsi 5 délégués portaient la colère de 5 000 personnes. C’est sans doute ce qu’il faut retenir en priorité.
Louis Laprade