Darmanin veut museler la presse syndicale !


Le ministre de l’Intérieur porte plainte contre le directeur de publication du journal syndical Sud-Education, Olivier Cuzon, pour un article dénonçant « la culture misogyne et homophobe » dans la police et la gendarmerie et la pertinence des classes « défense et sécurité globale » dans l’Education nationale, au détriment d’autres projets éducatifs.
Nous avions dans un numéro de notre journal de septembre 2023 dénoncé le développement de ces classes, sous le titre « Paix et laïcité à l’école ». Nous méritons donc la corde et assurons de notre soutien le directeur de publication du journal syndical Sud-Education.
On assiste à un accroissement de la répression de syndicalistes ou de militants écologistes après des mobilisations. Ce sont 1000 militants de la CGT poursuivis en justice. Sophie BINET dénonce « un contexte de répression syndicale inédit depuis l’après-guerre ».
En s’attaquant à la liberté de la presse, Darmanin franchit un pas supplémentaire dans la politique de répression et d’atteinte aux libertés. Il entame un processus d’intimidation visant à faire taire toute velléité d’information et d’expression autre que la presse collaboratrice. Selon Reporters sans Frontières, avec sa 24è place, la France n’est pas très bien classée en matière de liberté de la presse et elle est en voie de reculer encore.
Elle cumule les principaux critères qui identifient les atteintes à cette liberté : concentration des médias par des grands groupes, pressions fiscales, pressions financières et politiques, auxquelles il convient d’ajouter agressions et menaces envers des journalistes. Cela doit révolter tout démocrate.
Il est plus que temps de se rallier à la maxime du Canard Enchaîné, « La liberté de la presse ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ».
Louis Laprade