Le mercredi 3 avril, le Jhm a informé ses lecteurs qu’il avait signé la « Charte de traçabilité de l’information ». Un acte comparable à celui d’autres organes de presse, notamment régionaux. Cette publication était accompagnée d’un engagement solennel.

Nous ne porterons pas d’appréciation sur cette « Charte », ni sur le commentaire qui l’accompagne. Mais on peut s’interroger sur le climat, général et local, qui préside à la parution de ce texte en gestation depuis cinq ans.

Au cœur des problèmes de l’information se pose la question du rôle qu’y joue et rêve d’y jouer toujours l’algorithme. Il y a 5 ans, l’interrogation portait sur la collecte des données et leur usage par Google. Désormais, c’est la création elle-même qui est en jeu avec le développement de la recherche sur l’Intelligence artificielle.

Aux craintes des organes de médias et des journalistes qui les font vivre s’ajoute le comportement incontrôlé des requins de la finance. En ce domaine, le respect de ceux qui font l’information compte pour fort peu. Huit milliardaires s’offrent ainsi, grâce à leur fortune, 80 % des médias en France (presse, radio, TV…), titre et personnels embarqués sans avis à donner. Des cas d’influence, de censure et de conflits d’intérêts avérés nuisent au pluralisme des médias et à leur indépendance. Dans de telles conditions, la liberté du journalisme ne tient guère qu’à un fil.

Qu’en est-il localement ? Notons, en premier lieu, que nous avons assisté, en une brève période, à un étrange ballet. Des professionnels de longue date sont passés du journalisme « de plume » au service com’ du politique. Plus surprenant encore, un mouvement inverse s’est produit avec l’arrivée du politique très engagé dans le quotidien haut-marnais. Ce qui a eu pour effet d’accentuer sa tendance au parti pris. L’exemple typique en est la question des hôpitaux centre et sud Haute-Marne. Le Jhm s’y est fait le relais de toutes les déclarations et actions des instigateurs du projet Rolampont. Ce qui a entraîné, de fait, un soutien au RN, tout heureux de l’aubaine. Loin d’être unique, ce comportement se retrouve dans le choix, la sélection et la place accordée aux divers événements qui rythment la vie locale. À ces déboires de lecture s’ajoute depuis peu une nouveauté : le commentaire assassin des faits présentés. Bonne lecture !

G. Tardenois