Coup de goupillon sur l’IVG

L’Église catholique française n’a jamais aimé que les femmes puissent conquérir, à force de luttes, des droits et des libertés à l’égal des hommes, et pourtant, nous sommes encore loin du compte. Quand cette liberté concerne le corps de la femme, on frise l’hystérie. L’Église catholique a su anticiper l’adoption de la loi sur l’IVG, puisque la papauté a déjà étendu à l’ensemble des prêtres le droit, jusqu’alors réservé aux évêques, de faciliter l’absolution du « pêché d’avortement ».

l’inscription de l’IVG dans la Constitution

Dans le registre catholico – machiste, propre à l’extrême droite, l’évêque de Langres est sans doute en tête de gondole. Il ne se contente pas de dénoncer de simples pécheresses, il accuse des criminelles. Sur Internet, il se fend d’un billet qui fustige l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Au passage, rappelons-lui que, depuis 1905, il y a séparation des Églises et de l‘État, mais ce n’est pas le plus grave, pardonnons aux ignorants.

Ce qui est ignoble, c’est qu’il qualifie l’IVG de « droit de tuer » ! Il ajoute à la souffrance et la détresse des femmes qui ont recours à l’IVG, la froide culpabilisation d’un homme détaché de la réalité des problèmes quotidiens féminins. L’IVG, quels qu’en soient les motifs, serait un recours facile ? Quel détachement et insensibilité hautaine ! Prendre continuellement la parole à la place des femmes est un véritable péché. Le pape François, auquel on demandait de s’exprimer sur l’homosexualité, a eu cette réponse : « Qui suis-je pour juger ? ».

L’exemple, monsieur l’évêque, vient d’en Haut.

Louis Laprade