Pauvreté : les femmes premières victimes

Venez débattre à l’appel du Secours populaire, de la Ligue des droits de l’Homme, d’Amnesty 343, de la Libre Pensée, d’Artisans du monde, de la FSU, de Solidaires, de la CGT retraités.
Rendez-vous le 8 mars à 17h à l’ancienne école Sainte-Marie, 12 rue Decrès à Chaumont.


Dans notre société basée sur l’inégalité, où les plus riches sont scandaleusement de plus en plus riches, les chiffres et les témoignages concordent pour illustrer que la pauvreté, et plus particulièrement la pauvreté des femmes, ne cesse de croître. Ce n’est pas en raison de leur sexe, les Cro-magnon qui nous gouvernent aimeraient sans doute le croire. C’est parce que la place, la fonction, la reconnaissance sociale d’un certain nombre de femmes sont dégradées volontairement depuis des décennies.
La pauvreté des femmes, c’est pas d’argent, pas de logement, pas de santé, pas de garderie. C’est aussi pas d’emploi, travail au noir ou précaire. C’est encore la faim des enfants, la survie au quotidien grâce aux associations caritatives. Et puis les obligations sans les moyens, la dépendance financière qui fait subir trop longtemps la violence d’un homme. C’est vivre l’exploitation, la discrimination, le harcèlement, la peur, l’isolement. Cela entraîne la perte de confiance en soi, le sentiment d’être une citoyenne de seconde zone, sans conscience de ses droits, jusqu’à aller vers des comportements autodestructeurs ou monnayer son corps pour survivre.
On ne peut comprendre les attitudes, comportements et sentiments des personnes pauvres qu’en les regardant dans leur proximité et non depuis des bureaux peuplés de mâles prétentieux et hors sol. Les bénévoles et les travailleurs sociaux le savent bien. C’est là qu’il faut tirer le fil ténu, sans le briser, pour saisir comment la pauvreté s’insère dans tous les pores d’une existence. Pour une femme dans une telle situation, comment réaliser qu’elle a des droits alors que la réalité quotidienne et la culture dominante lui enseignent le contraire. Comment intégrer que chaque personne a droit à un niveau de vie décent quand on vit sous le seuil de pauvreté ?
Comment imaginer le droit à l’égalité quand les femmes n’ont pas un accès égal au marché du travail et ont un revenu inférieur à celui des hommes. Comment retrouver une dignité quand un gouvernement désigne avec perversité des « présumés fraudeurs » aux aides sociales ?
Ces femmes, ce sont des mères, des sœurs, des amantes, des aimées. Combien faudra-t-il encore de 8 mars pour conquérir leur juste place !
Louis LAPRADE