Chaumont une police municipale, pourquoi ? La ville décide de se payer une police municipale. Ça va lui coûter, dans un premier temps 240 000 euros par an, pour un effectif de 6 agents. Mais, une montée en puissance étant à terme fort probable, les coûts devraient très vite progresser. Voilà un terrain sur lequel on n’attendait pas Christine Guillemy.

Un peu bousculée au conseil municipal par son opposition, et probablement mal à l’aise, la maire a expliqué qu’elle voulait répondre ainsi à un sentiment d’insécurité (lequel favoriserait l’extrême droite) et elle s’est écriée : «Arrêtez de faire de l’angélisme, c’est une fille de déportée qui vous le dit !», (L’affranchi du vendredi 5 janvier).

Ceci n’a rien d’un argument sérieux. On voit bien en ce moment des descendants de victimes de la Shoah tenir des propos que ne renierait pas la «bête immonde» ou encore agir en criminels de guerre. Entendons-nous bien. Christine Guillemy ne peut en aucun cas être soupçonnée de racisme et elle a toujours farouchement combattu les idées d’extrême droite. Mais il nous semble qu’ici elle se met furieusement le doigt dans l’œil.

Elle est la première à vanter le calme de sa ville ; laquelle fait d’ailleurs partie des rares qui n’ont pas connu les émeutes du printemps dernier. Et on ne retiendra surtout pas les chiffres de son adjoint à la sécurité, Thierry Alonso, qui note une augmentation des délits par rapport à 2020. Évidemment, c’était l’année du confinement !

Mais admettons que, malgré tout, les Chaumontais se mettent à développer un sentiment d’insécurité. Peut-on croire que la multiplication de l’activité policière dans les rues sera forcément de nature à apaiser leur angoisse ? Ne seront-ils pas plutôt fondés à penser qu’il se déroule de plus en plus d’événements fâcheux dans leur bonne ville ? Sans oublier qu’il faudra bien prendre l’argent quelque part. Sur le budget des associations par exemple ? Sur des services à la population, certainement ! Avec pour conséquence de dégrader encore la qualité de vie de certains habitants.

Ceux qui croient lutter contre le Rassemblement national en lui donnant raison prennent les électeurs pour des imbéciles. La lutte contre l’extrême droite n’est jamais gagnée par ceux qui courent derrière. C’est par la prise en compte des vrais problèmes (pas de vagues sentiments), l’information honnête et la défense de valeurs humanistes fortes, qu’on peut lutter contre des chimères trop souvent inspirées par la haine de l’autre. Et c’est aussi une des raisons d’être du syndicat des retraités CGT de Chaumont.