SOS : forêt en danger !

La forêt commence à mourir ! C’est le cri d’alarme, de dépit et de colère lancé devant la préfecture de Haute-Marne par les personnels de l’ONF rassemblés à l’appel de leurs syndicats. Depuis des décennies, l’État se désengage de ses responsabilités dans  l’entretien des forêts. Les effectifs salariés de l’Office sont en baisse continue, la rentabilité financière est devenue la règle d’or. On en connaît les résultats : l’Office est au bord de l’asphyxie financière, son endettement avoisine les 500 millions d’euros, les prédateurs la guettent au coin du bois. 

Cette quasi faillite voulue par l’État oblige l’ONF à se tourner vers  le privé, entreprises ou banques qui figurent, pour certaines d’entre-elles, parmi les plus gros pollueurs de la planète. Un financement-sponsoring-lobbying pas désintéressé du tout., Aujourd’hui, l’Office compte plus d’une quarantaine de mécènes parmi lesquels Peugeot PSA, AXA, la Fédération française du bâtiment, les banques HSBC et Société générale, le sirop Teisseire ou encore Ikea*. Ils « défendent » le grand et beau principe de la « lutte contre le changement climatique et de sensibilisation à la protection des forêts et de leur biodiversité ». En fait, un beau dérivatif. Ikéa plante quelques arbres ici et, dans le même temps, l’entreprise participe à la déforestation de la planète. Idem pour Total qui pense ainsi faire oublier la bio-raffinerie à base d’huile de palme qu’elle veut construire près de Marseille. L’arbre qui cache la forêt en quelque sorte !

C’est cette même politique décidée au plan mondial par les multinationales qui a présidé à la création des parcs nationaux. La situation actuelle corrobore grandement les déclarations que nous avons faites. Les Parcs nationaux participent à la politique de mise sous cloche de nos forêts. Quand certains rêvaient touristes, petits oiseaux, nous avons parlé de privatisation de nos forêts par l’État, d’achat d’équivalent-carbone, des difficultés que rencontraient les personnels… 

Cet été sec et chaud devrait conduire à repenser la gestion de nos forêts, le rôle essentiel que doit y jouer l’ONF et ses salariés. La forêt, elle aussi, manque d’eau, elle a besoin, plus que jamais, d’être entretenue par un personnel hautement qualifié ayant les moyens nécessaires pour sauver toutes les essences menacées par le réchauffement climatique. Les agents de l’Office, en manifestant devant la préfecture, viennent utilement de nous le rappeler. Ils nous rappellent aussi que ce combat doit être celui de toute la population…

La Haute-Marne est une belle terre d’eau et de forêts, mais comme le rappelait Françoise Degert** : il y a urgence à ne pas laisser la nature aux mains du monde des affaires.

**https://blogs.mediapart.fr/francoise-degert/blog