Au delà du pétage de plombs

Au delà du pétage de plombs

En tentant d’imposer un dauphin, Christine Guillemy s’inscrit dans la droite ligne de nombre de barons politiques qui se sont succédé à Chaumont. Elle foule ainsi aux pieds les grands principes démocratiques qu’elle prétendait défendre quand elle s’est présentée pour la première fois devant les électeurs au début des années 2000. Elle n’est malheureusement pas la seule !

Mais en n’admettant pas la défaite de son candidat à la présidence de l’Agglo, puis en organisant un clash pour tenter d’imposer ses vice-présidents, elle a franchi un nouveau palier.

Enfin, elle a atteint des sommets quand elle s’en est pris à ses colistiers, accusés de n’avoir pas voté comme elle le souhaitait et sanctionnés par une «suspension» des délégations d’adjoints.

C’est navrant et risible à la fois. Mais il est difficile de rire quand on sait que tout cela peut avoir de fâcheuses conséquences pour les habitants.

La coupure entre ville et agglo se traduit déjà par quelques dépenses nouvelles de part et d’autre ; ne serait-ce que du côté des indemnités d’élus. Et si la guéguerre entre les deux collectivités devait se poursuivre, on arriverait très vite à des dépenses de fonctionnement inutiles (sur des utilisations d’équipements par exemple) et donc à des augmentations d’impôts improductives.

Et qu’en sera-t-il aussi de la fracture qui vient d’apparaître au sein même de la municipalité chaumontaise ? On n’en est encore qu’au début du mandat. Qui sait, si elle n’est pas rapidement réduite, ce qui peut se passer durant six ans ?

Pour une ville qui s’effondre un peu plus sur elle-même chaque année, la paralysie n’est certainement pas la meilleure des réponses.

Près d’un demi-million d’euros en indemnités

Lorsque Christine Guillemy était à la fois maire de Chaumont et présidente de l’Agglomération de Chaumont, elle prenait 2 200 euros d’indemnités par mois (1 200 de la ville et 1 000 de l’agglo). N’étant plus que maire (et vice-présidente de la Région, tout de même !), elle se fait payer 2 333 euros par la ville. De son côté, Stéphane Martinelli, le nouveau président de l’Agglo (et vice-président du conseil départemental quand même !) se fait octroyer 2 333 euros par la communauté de communes. Si bien que sur les deux postes, l’augmentation globale s’élève à 2 466 euros.

Pour nous rassurer, chacun de son côté explique qu’il ne prend que 60 %, ou  même 50 % de ce à quoi il a droit. Certes, mais en plus des adjoints ou vice-présidents, chaque collectivité s’offre une ribambelle de conseillers délégués (un peu comme les ministres ont leurs secrétaires d’Etat) lesquels sont également rémunérés. Si bien qu’on s’approche de l’enveloppe maximale autorisée par la loi.

Au total, l’Agglo dépense 257 000 euros pour ses élus et la ville plus de 210 000. Ce qui fait finalement pas loin du demi-million d’euros pour les deux collectivités.

On notera par ailleurs que Christine Guillemy garde à la ville ses deux collaborateurs de cabinet qui travaillaient avec elle pour les deux structures. Du coup, Stéphane Martinelli embauche à l’Agglo un directeur et un chef de cabinet. Ce qui fait finalement encore deux emplois politiques de plus.