En attendant la rupture

C’est toute l’histoire de la macronie : promesses, flatteries, petites phrases, grands ou bons mots et, au bout du compte, le mépris, le mensonge, l’autoritarisme, la répression.

Depuis le 9 septembre, date de sa nomination, on attend toujours la fameuse rupture-Lecornu annoncée à grand renfort de publicité.

À l’évidence, cette rupture n’est qu’une fourberie de plus dans la bouche d’un homme élevé au biberon du macronisme et de l’ultralibéralisme. Sa rencontre avec l’intersyndicale en a été la parfaite illustration.

Rien pour la justice sociale et environnementale, rien pour la justice fiscale. Les syndicats sont repartis bredouilles. Rien, rien après qu’un million de personnes sont descendues dans la rue.

Toutes les régressions du budget Bayrou demeurent.

Quelques jours après, dans un long entretien au «Parisien», (le journal de Bernard Arnault) Sébastien Lecornu a montré qu’il était, en matière de mépris et d’hypocrisie, un digne successeur des Attal, Barnier et Bayrou. Ni taxe Zucman, ni ISF, ni abrogation de la réforme des retraites. Si on excepte le retrait de la suppression des deux jours fériés, nous allons subir la même politique d’austérité, la même purge budgétaire.

Toutes les régressions du budget Bayrou demeurent. Aucune réponse sur le doublement des franchises médicales, l’année blanche sur les prestations sociales (dont les retraites), le salaire des fonctionnaires, et que va-t-il advenir de l’abattement de 10% pour les retraité·es ?

Arnault et les plus riches peuvent dormir tranquilles. Les autres devront examiner sur quoi rogner pour finir le mois…

Face à cette attitude du chef d’un gouvernement déjà en sursis avant même d’avoir commencé, l’intersyndicale a appelé à une journée de grève jeudi 2 octobre.

Cette journée d’action fera-t-elle bouger les lignes ou y aura-il encore besoin d’une piqûre de rappel social ? On le saura vite. De toutes façons, le mieux est de ne pas rester les deux pieds dans le même sabot. C’est dangereux, surtout lorsqu’il s’agit de battre le pavé !

Richard Vaillant