La blancheur Bayrou…

François Bayrou devant présenter, le 15 juillet, les grandes orientations budgétaires pour réaliser 40 milliards d’euros d’économies, on se doutait bien que son regard n’allait pas se porter vers les porte-monnaie des premiers de cordée, ceux qui, de fait, dirigent le pays : le grand patronat, les capitalistes.

Refus de créer un impôt de 2% pour les plus riches, qui pourrait rapporter 20 milliards d’euros. Pas un mot sur les exonérations de cotisations sociales patronales qui dépassent les 80 milliards d’euros par an. Motus sur l’évasion fiscale qui, en France, s’élève à plus de 120 milliards d’euros. Trois exemples pris parmi d’autres, qui démontrent, si besoin était, que l’argent existe pour la sécurité sociale, pour les retraites, pour les services publics. Il suffit d’aller le chercher là où il est.

Prendre dans la poche des plus défavorisés

Année blanche, le mot a été lâché et ce gouvernement de millionnaires présente la note aux salarié·es, aux retraité·es et aux demandeurs d’emploi. Une année blanche plus blanche, nous dit-on, que les années blanches de François Hollande dont on se demande, aujourd’hui encore, ce qu’elles ont pu apporter de positif au pays.

Coluche aurait ajouté : à force d’être plus blanc, j’ai peur que ça devienne transparent. Transparente, leur stratégie l’est ! On va encore prendre dans la poche des plus défavorisé·es. De fait, à chaque fois, dans le fatras des mesures annoncées figure, en première ligne, le gel des retraites pour un an. Si l’on y ajoute la volonté féroce de supprimer l’abattement fiscal de 10% pour les retraité·es et la rengaine de la TVA sociale, cet impôt injuste qui touche en priorité celles et ceux qui ont de faibles revenus, nous sommes bien confrontés à une véritable machine de guerre antisociale.

Il faut donc continuer à agir pour mettre à mal cette politique, copie conforme de celle que Trump met en œuvre aux USA. Notre pétition est en passe de battre tous les records, et des luttes sont d’ores et déjà annoncées pour la rentrée. On parle aussi de censure au plan politique. Mais notre rôle de syndicalistes n’est-il pas de censurer socialement ce gouvernement de nantis ?

Richard Vaillant