Comme un serpent de mer, la TVA sociale vient de refaire surface, toujours proposée au nom des grands principes, favoriser le travail, baisser son coût.
La CGT récuse cette taxe qui consiste en fait à baisser les cotisations sociales et à les remplacer par une hausse de la TVA sur la consommation. C’est une mesure injuste et inéquitable.
Comme l’a rappelé Sophie Binet, cette proposition revient une nouvelle fois à céder à tous les caprices du patronat. En effet, la « TVA sociale » réclamée à cor et à cri par le Medef et les syndicats patronaux, permet « d’alléger le coût du travail » en transférant des prélèvements de cotisations sociales patronales sur les salaires vers les personnes qui achètent un bien ou un service.
C’est inacceptable d’un point de vue économique et social. Une telle hausse de la TVA se répercutera obligatoirement sur les prix, ce qui ferait encore baisser le pouvoir d’achat des salarié·es et des retraité·es.
Enfin, transférer une partie du financement de la protection sociale sur la TVA, cela revient à taxer davantage les plus pauvres parce que la consommation est une partie plus importante de leurs dépenses. La TVA est considérée à juste titre comme l’impôt le plus injuste car sa part dans le revenu des ménages décroît plus le niveau de vie est élevé. Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, la TVA représente 12,5% du revenu disponible des 10% des ménages les plus pauvres, contre 4,7% pour les 10% de ménages les plus riches.
En somme, plus le salaire ou la retraite est faible, plus la part d’impôts est forte. Dès lors, l’hypothèse mise en avant par Macron et Bayrou porte bien mal son nom. Il vaudrait mieux parler de « TVA antisociale », comme l’a précisé Sophie Binet.
