8 FÉVRIER 1962 / 8 FÉVRIER 2025
SE SOUVENIR DE CHARONNE

…

Ils sont pas lourds, en février

À se souvenir de Charonne

Des matraqueurs assermentés

Qui fignolèrent leur besogne…

(Renaud – Hexagone)

Une manifestation pacifique…

Un mois et quelques jours avant la signature des Accords d’Evian -le 18 mars 1962- qui marquent la fin de la guerre d’Algérie, mais en pleine vague d’attentats commis sur le territoire métropolitain par l’OAS (l’Organisation de l’Armée Secrète, créée en 1961, dont l’objectif était de maintenir l’Algérie française à tout prix), plusieurs syndicats et organisations politiques de gauche appellent à manifester pour la paix en Algérie.
Le rassemblement pacifique a lieu place de la Bastille et le cortège, composé essentiellement de jeunes et en
particulier de jeunes femmes, se dirige ensuite en direction de la place Voltaire. … il va être férocement réprimé par la police.
Aux abords de la station Charonne (11e) et alors que les organisateurs s’apprêtent à déclarer la dispersion de la manifestation, la police charge à coup de matraque les manifestants qui cherchent alors à se réfugier dans le métro. En contre-bas des marches se déroulent des scènes d’une violence extrême.
Des témoins rapportent que des policiers en faction ce soir-là vont se saisir de personnes et les jeter dans l’escalier par dessus la rampe de la bouche du métro, ou encore lancer des grilles en fonte sur les manifestants tentant de fuir. Bilan : neuf victimes mortes étouffées ou le crâne fracturé et 250 blessés. Sur l’ordre de Maurice Papon, alors Préfet de police de Paris et de Roger Frey, Ministre de l’Intérieur du gouvernement de l’époque.
Huit des neuf victimes de la tragédie de Charonne reposent au cimetière parisien du Père Lachaise dans la 97ème division.

Les victimes des violences policières du 8 février 1962

• Jean-Pierre BERNARD, 30 ans, dessinateur aux PTT ;
• Fanny DEWERPE, 30 ans, sténodactylographe ;
• Daniel FERY, 15 ans, employé de presse ;
• Anne Claude GODEAU, 24 ans, agent d’exploitation aux PTT ;
• Edouard LEMARCHAND, 40 ans, employé de presse ;
• Suzanne MARTOREL, 40 ans, employée de presse ;
• Hippolyte PINA, 58 ans, ouvrier du bâtiment
• Maurice POCHARD, 48 ans, employé de bureau
• Raymond WINTGENS, 44 ans, imprimeur typographe.
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  Les neuf victimes étaient toutes adhérentes à la CGT.

Extraits du documentaire de FR3 Régions du 8 février 1982 sur la tragédie du métro Charonne (archives INA)

Je t’attends à Charonne

En 1968, Leny Escudero écrit une magnifique chanson en mémoire des victimes de la répression policière d’une extrême violence qui s’abattit sur les manifestants anti-OAS lors de la manifestation du 8 février 1962….au métro Charonne.