On dit toujours qu’en 1933, Hitler est arrivé au pouvoir par les urnes.
Mais c’est surtout parce que, d’une part, il a obtenu le soutien de la droite et des grands patrons et que, d’autre part, on a tout fait pour discréditer les communistes. Trois ans plus tard en France, le Front populaire s’est justement créé pour éviter cette catastrophe. L’analogie avec la période actuelle est assez criante.
Un parti fréquentable
La propagande médiatique nous raconte que le RN est un parti fréquentable. D’ailleurs il est de plus en plus soutenu par la droite et les grands patrons. Et dans le même temps, on nous explique qu’il faut ostraciser LFI (la plus grande force de gauche). On voit clairement où ça nous mène ! Il n’y a pourtant rien de plus faux.
Le projet du RN a beau être remanié, poli, ripoliné, il est toujours basé sur des éléments contraires aux droits de l’Homme. Il se situe résolument à l’extrême droite. Les groupuscules violents qui le soutiennent (et qu’on retrouve même parmi les actuels attachés parlementaires) en sont la meilleure preuve.
À l’inverse, on ne trouvera rien chez LFI qui contrevienne aux principes démocratiques et républicains. Raison pour laquelle le Conseil d’Etat a refusé de la classer à l’extrême gauche. Aussi, je suis très en colère quand j’apprends qu’une ancienne responsable du PS chaumontais prône la création d’une liste commune locale excluant RN et LFI.
Faire campagne au centre …
Partout dans le monde le centre s’effondre. Tout simplement parce qu’il ne prend pas en compte le désarroi des populations et parce qu’il est incapable de répondre aux grands défis qui s’imposent à l’humanité. Aux USA, Kamala Harris a largement perdu parce qu’elle a fait campagne au centre, donnant surtout des gages à la droite (qui n’a pourtant pas voté pour elle) et occultant sa gauche (qui s’est massivement détournée d’elle).
Face à la montée du racisme et des nationalismes brutaux, rien ne sera possible sans la force d’une vraie gauche. Ceux qui prétendent se présenter à gauche tout en réclamant l’exclusion d’une partie de la gauche, ont-ils vraiment conscience des dangers qu’ils font courir à la démocratie ?
Lionel Thomassin