Choose France et bilan d’emplois


Une semaine après le grand tralala du machin Choose France, la CGT a examiné la situation réelle de l’emploi dans le pays. Le constat est sans appel : 139 plans de licenciements recensés, 33 000 suppressions d’emplois directs et, avec la sous-traitance et l’intérim, la disparition de 60 000 postes. Contrairement aux grandes déclarations faites au sortir du faste versaillais, il y a loin de la coupe aux lèvres. Le secteur manufacturier, déjà très en dessous (à 10 % du PIB) du nécessaire niveau d’industrialisation est le premier impacté. Loin de régler un déficit commercial abyssal, cette opération va aggraver les choses.
L’invite et les engagements de chèques et de cadeaux faits le 13 mai aux pontes des grands groupes pour des investissements dans des équipements de fabrication industrielle, le plus souvent étrangère, est loin de pallier la saignée en cours ou programmée. Les chiffres annoncés à grand renforts de cocoricos au lendemain du raout « Choose France » n’ont pas de quoi réjouir.
Le choix porté sur la haute technologie, centre de stockage de données et IA notamment, n’est une bonne affaire que pour ceux qui la financent. IBM, par exemple, engage des milliards, promet la création de 50 emplois dans l’IA, mais fait silence sur les 200 qu’il a récemment supprimés. Au global, répétons-le, il s’agit de 15 milliards investis pour 10 000 emplois prévus. C’est à peine imaginable : 1,5 million pour chaque emploi créé. Le tout assorti d’aides publiques de l’État et des collectivités qui vont surenchérir entre elles pour gagner quelques postes. Un ensemble d’aides chiffré à 170 milliards d’euros en 2023, véritable tapis rouge déroulé aux grandes sociétés, mais qui s’accompagne de souffrances sociales aggravées. 
Dans cette situation, un premier ministre très imbu de sa personne, millionnaire de naissance, préconise froidement : « Il faudra travailler plus ! ». Déclaration pathétique un an après le très impopulaire 49.3 imposant le recul de la retraite à 64 ans.
Il est urgent qu’un mouvement social uni dans le respect de sa diversité s’impose face aux puissances d’argent, proposant une issue fondée sur d’autres critères que la seule rentabilité financière au profit des plus riches.
G. Tardenois