Le Jhm nous a appris dernièrement que, le jour de l’Ascension, un chirurgien orthopédique langrois avait été réquisitionné en soirée pour effectuer, en urgence, des opérations relevant de sa spécialité. Il est précisé que quatre patients avaient été concernés dans la journée et qu’en ce jour férié, le CHU de Dijon était saturé.
Le médecin a filmé sa réquisition, notifiée par des gendarmes qui sont venus le chercher à son domicile. Il s’est servi de l’événement pour dénoncer l’absurdité du projet en cours prévoyant le maintien des urgences dans le futur hôpital de Langres, sans la chirurgie. C’est d’ailleurs pour protester contre le projet de l’ARS qu’il refuse d’assurer les urgences. Soit !
Présenté comme ça, nous sommes d’accord.
Quelques jours plus tard, toujours à propos de la question hospitalière, le Jhm a fait état de la fracture ouverte au sein du Pôle d’équilibre territorial et rural du pays de Langres. Les violentes déclarations de son président, Laurent Aubertot, adepte de l’association Egalité Santé, ont suscité un profond malaise.
Pour le défendre, le président du Grand Langres, Jacky Maugras, a déclaré : « Le PTER est une force de frappe. Grâce à lui et grâce à Egalité Santé, il y a eu 6 000 personnes dans les rues de Langres. Il y a peut-être un créneau pour négocier avec l’ARS et sauver ce qu’il y a à sauver à Langres ».
Là encore, nos lecteurs sont témoins que nous avons toujours défendu cette ligne. Mais, du côté d’Egalité Santé et de ses soutiens, il y a supercherie.
Les médecins qui ont créé et dirigent toujours l’association sont absolument opposés à la reconstruction d’un hôpital à Langres, y compris avec un pôle chirurgical. Ils ne veulent plus opérer à Langres. Ils se sentent trop isolés, trop peu nombreux pour assurer toutes les permanences.
Ce qu’ils ne disent pas aux Langrois, c’est qu’ils ne veulent envisager rien d’autre qu’un regroupement avec Chaumont. La seule raison pour laquelle ils mettent le sud de la Haute-Marne à feu et à sang, c’est qu’ils voudraient déplacer les Chaumontais vers Langres (Rolampont, plus précisément). Ce qui, compte tenu de la démographie locale, n’a aucun sens.
En réalité, beaucoup de Langrois, qui croient se battre, avec Egalité Santé, pour leur hôpital et le bien commun, soutiennent des intérêts particuliers qui, quelle que soit l’issue du combat, créeront (vis-à-vis des urgences surtout) plus d’inégalités qu’aujourd’hui.
Lionel Thomassin