Tous les Français subissent depuis de nombreux mois la pénurie de médicaments que ce soit pour soigner un banal rhume, de la fièvre, mais aussi des problèmes cardiaques, un cancer, un diabète.
Dans les années 1990, les prix des médicaments étaient déterminés par l‘État qui se basait sur les coûts de production.
Désormais, ils sont fixés dans des négociations comparables à celles que pratiquent les supermarchés pour l’alimentation. Le médicament n’est pourtant pas une banale marchandise car son absence met en danger la vie d’un malade cardiaque, diabétique, épileptique. En 2023, l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a signalé 5 000 ruptures de stocks. Première cause, la mondialisation de la production qui est basée essentiellement en Asie et en Inde et une production insuffisante pour satisfaire la population mondiale. De même, le médicament pour traiter les AVC n’est élaboré que par une seule usine basée en Allemagne.
La seconde cause est la fausse pénurie. Des médicaments sont stockés dans des entrepôts et attendent le pays le plus offrant, au mépris des malades. Les plus touchés sont surtout les génériques, car ils sont anciens et peu chers comme l’antibiotique Amoxicilline.
Voici les aberrations de notre système de santé, système en perpétuelle déstructuration pour les patients, mais bien évidemment manne financière pour les industriels et les actionnaires.
Les pharmaciens alertent sur ces pénuries de médicaments et dénoncent les futures ventes de médicaments en ligne, comme chez Amazon, qui vont détruire les pharmacies. Face à ce danger et à la pénurie chronique de certains médicaments, les syndicats de pharmaciens lancent une grande campagne pour informer le public et interpeller le gouvernement sur cette situation très préoccupante.
Marie-Rose Patelli