C’est le constat alarmant de l’ONF (Office Nationale des Forêts). Au niveau national ce sont plus de 300 000 hectares de forêts qui ont subi une mortalité précoce, conséquence du changement climatique lié à la pollution.
Au Corgebin, sur 1 101 hectares, on trouve des hêtres, des chênes, des charmes ou des épicéas, ou du moins ce qu’il en reste, comme l’explique Jean-Claude Tissaux, chargé de reconstitution/adaptation de l’ONF. « Jusqu’en 2017 c’était une forêt relativement dense. En plein été c’était sombre avec beaucoup de feuilles sur les arbres, là ça s’est considérablement éclairci ».
En Haute-Marne, 40% de la forêt connaît un dépérissement précoce. Notre département vient de subir 7 années de sécheresse et de chaleur exceptionnelles (sauf en 2021). « Quand l’eau va commencer à manquer dans le sol, les arbres vont fermer leurs stomates (minuscules pores des feuilles) pour éviter les pertes d’eau interne. Ceux-ci permettent de récupérer le CO2, de le transformer en sucre qui va être utilisé par les arbres pour leur métabolisme. Quand cette fermeture de stomate dure trop longtemps, l’arbre ne peut plus faire de sucre et finit par mourir de faim ». Autre conséquence : les arbres affaiblis n’arrivent plus à se défendre contre les ravageurs.
La disparition de la forêt amplifie les phénomènes de sécheresse. La forêt engendre beaucoup d’évapotranspiration (c’est-à-dire l’eau qui remonte dans l’air par évaporation physique et par la transpiration des plantes). Quand la végétation disparaît, on casse le cycle de l’eau : les précipitations ne reviennent pas et la forêt ne peut plus s’établir.
Partant de ce constat alarmant, l’ONF tente de limiter les dégâts en effectuant des coupes sélectives pour limiter la concurrence entre les arbres et favoriser leur pousse et aussi de tester de nouvelles essences plus résistantes au changement climatique.
Mais la solution reste la lutte contre la pollution qui contribue à l’effet de serre. Faut-il encore que le gouvernement prenne les bonnes décisions, lui qui a été condamné par deux fois pour inaction climatique. Les différents rapports du GIEC l’attestent.
Pascal Pruvost