‘’Tout jeune, on pousse. Adulte, on se pousse. Vieux, les autres vous poussent’’ (J. Sternberg).
Il ne faut pas se tromper. Dans le monde d’avant, l’objectif majeur des ambitions macronites était de cautériser la plaie béante creusée dans les finances publiques par des retraités se roulant dans la fange de leurs acquis.
Et quoi de plus facile alors que de désigner les vieux à la vindicte des jeunes en stigmatisant ces retraites honteuses allouées à des privilégiés. De fait, les actifs ont adhéré avec enthousiasme à la spoliation de rentes jugées imméritées, trop heureux de pousser leurs aînés vers l’austérité en croyant récupérer les miettes du larcin. Puis vint la Covid, occasion si belle de diaboliser sans réserve le 3ème âge, désigné responsable de la propagation du virus. Ainsi, Jeannot Castêt suggère « d’éviter que papi et mamie aillent chercher les enfants à l’école » et le président Delfraîchi du Conseil scientifique indique que « deux populations sont sur notre ligne de mire (de son fusil ?), les personnes de plus de 60 ans qui sont la cible du virus avec les populations fragiles et les 20-40 ans » (ça laisse pas beaucoup de rescapés…). Tandis que le Véran demande aux personnes âgées de « redoubler tous leurs efforts, y compris celui de réduire encore le nombre de personnes que vous voyez chaque jour » !
Devant la bêtise humaine, il faut trouver un bouc émissaire et donc devraient trinquer les seuls peut-être à essayer de respecter le plus scrupuleusement possible des mesures barrières souvent incompréhensibles, quand il faudrait un peu raison garder et avoir en tête qu’on a très peu de certitudes sur les réelles chaînes de transmission de la bestiole.
Aujourd’hui, les vieux, maudits inconscients instigateurs de tous les maux d’un pays covidisé et divisé, ne veulent plus être infantilisés et encore moins placardisés, ni méprisés par les autorités empêtrées dans la lutte contre l’épidémie, alors que ce sont elles et eux qui font pour beaucoup le « tissu associatif et humain » du quotidien et aident souvent financièrement leurs enfants ou petits-enfants (bon pour la consommation, ça !).
Les seniors doivent être vigilants, mais que font ces ministres, hauts fonctionnaires ou journalistes cumulards rempilant jusqu’à plus soif en prenant tant de risques ? Que les auteurs de ce clivage intergénérationnel abrutissant prennent de vraies mesures, foutent une fois pour toutes la paix aux sexagénaires ou consorts et arrêtent ce discours d’un autre…âge !
BERNARD BLUM – 7 octobre 2020