La France serait-elle à feu et à sang comme le suggéraient, encore récemment, les titres des grands médias et les images passées en revue et en boucle sur les chaînes de télévision ? 

Lorsque toutes les statistiques, policières et judiciaires, mais aussi celles de l’Insee, confirment que   les violences sont en régression depuis une décennie et que notre pays compte parmi les plus sûrs d’Europe, il est légitime de se demander à quelles fins nous sont ressassés ces titres et ces images*. Faire peur ? Dévoyer l’opinion ? Renvoyer aux calendes grecques les demandes sanitaires, sociales et environnementales les plus urgentes ? Diviser et stigmatiser pour mieux régner ?  Et posons-nous cette autre question : à qui l’offensive gouvernementale, soutenue par les grands moyens d’information, peut-elle profiter ? Aux salariés, aux retraités ? Allons donc ! Les armes, extrêmement dangereuses, fourbies aujourd’hui par une Macronie en perte de vitesse sont celles qui, demain, se retourneront contre eux. Ce n’est pas par hasard qu’un sondage, tout aussi commandité, soit venu clore, très provisoirement, ces séquences de violences : pour ou contre la peine de mort ? On en frissonne encore.

Oubliée la profession de foi qui alignait ces mots « Au nom des actes que tu condamnes, tu ne peux faire la même chose… ». Mise au rancart la voix de Victor Hugo qui alertait ainsi ses concitoyens : « Les vrais coupables sont la misère et l’ignorance » ou encore : « La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie ».

À l’adhésion aux pires idées, aux insoutenables mises à mort là où elles se commettent, tous les artisans de la vie opposent déjà et opposeront plus encore une autre vision de l’avenir : civilisée, profondément humaine et émancipatrice. 

*Lire l’article de Elté “Ensauvagement” : ces monstres qui nous gouvernent, paru la semaine dernière.