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CHAUMONT

Palestra : nos impôts c’est pour le service public, pas pour le privé !

Ce million qui intéresse le privé !

Lorsque la ville de Chaumont a confié la gestion de ses piscines à l'Agglo, elle s'est engagée à apporter une compensation sonnante et trébuchante aux déficits structurels des trois sites (Gagarine, Jean-Masson et Cavalier). Depuis, elle verse chaque année un million d'euros à la grande collectivité.

Que se passera-t-il quand toutes les activités seront regroupées à Palestra ?

Christine Guillemy a déjà fait savoir que ça permettrait de réaliser des «économies d'échelle» ; d'autant que certaines charges pourront être partagées avec la salle multi-activités.

Est-ce que l'Agglo, se retrouvant alors gagnante, acceptera de renégocier la compensation ? Peut-être, mais elle n'y est pas tenue. Et comme les relations entre la maire de Chaumont et le président de l'Agglo ne sont pas au beau fixe, on peut toujours craindre le pire. Et ce n'est pas tout !

Le nouvel équipement aquatique va forcément attirer beaucoup plus de monde que ne le font les actuels simples et vieux bassins. Les recettes vont nettement augmenter, ce qui va bien sûr encore faire diminuer le déficit. Qui va profiter de cette manne ?

La question n'est pas anodine quand on sait que les principaux responsables politiques de l'Agglo souhaitent que la piscine (mais pas la salle) soit confiée à un opérateur privé.

Par principe, nous sommes opposés aux délégations de service public qui n'améliorent pas le service rendu au public (voire le dégradent souvent), qui sont mauvaises pour l'emploi et qui, au final, servent surtout à remplir les poches des dirigeants de grands groupes nationaux ou internationaux.

Mais il nous semble que là, même les tenants du libéralisme ont lieu de s'inquiéter. Les élus de la majorité municipale chaumontaise ont tout de même intérêt à y regarder de près avant de donner leur accord le 22 octobre prochain.

Gérer la piscine et ses à-côtés en régie reste le meilleur moyen de s'assurer de la bonne utilisation des deniers publics (un million d'euros par an, ce n'est tout de même pas rien !).

Sans oublier qu'en cas de reprise par le privé, risque de se poser pour la collectivité l'épineuse question du reclassement des fonctionnaires territoriaux que sont les actuels employés de la piscine.

Elté, syndicat CGT des retraités de Chaumont

Chaumont PALESTRA  :

Le renversement des valeurs...

À l’Agglo de Chaumont, on préfère le privé au bien commun !


Pour la gestion de son futur complexe aquatique, l'Agglo a choisi la formule DSP (délégation de service public) qui, tout en rémunérant moins le personnel, coûtera plus cher à la collectivité. La majorité des élus communautaires a décidé en effet de confier à un privé cet équipement dont la construction est payée par l‘argent public.

Comme nous l’apprend L’Affranchi cette semaine, cette formule n’est pas la plus avantageuse d’un point de vue économique. C’est ce qui ressort de l’étude réalisée par un cabinet privé mandaté par l’Agglo. Elle a été présentée en séance privée le 30 septembre dernier. Mais, lorsqu’il s’est agi de voter en séance publique le 22 octobre, la question des coûts n’a même pas été évoquée.

La majorité des élus a surtout voulu retenir que si l’Agglo voulait gérer elle-même (en régie), elle allait peut-être supporter des responsabilités supplémentaires. Des dérives seraient même à craindre si les objectifs initiaux n‘étaient pas atteints. En fait, nos représentants ont naïvement voulu croire que si un privé se plantait, il en assumerait tout seul les conséquences…

À l’heure du vote, la délibération a tout de même rencontré 16 oppositions et 10 abstentions. Ces voix discordantes minoritaires émanaient principalement des représentants de la ville de Chaumont.

Il faut dire aussi que la ville verse ad vitam aeternam un million d’euros chaque année pour combler le déficit de ses piscines. Sachant que le coût de fonctionnement de Palestra est estimé à environ 1,4 million et qu’on peut compter sur des recettes dépassant 400 000 euros, les autres communes, voyant l’équilibre assuré, se moquent bien du reste.

Christine Guillemy, maire de Chaumont, interroge pourtant sur le devenir des actuels employés des piscines. S’ils acceptent d’être repris par le privé, elle entend qu’ils ne perdent pas un centime. Et s’ils doivent être reclassés ailleurs, elle refuse de payer deux fois (un salaire compris dans le million des piscines et un autre sur le nouveau poste).

En réunions de Comité technique, les représentants du personnel ont aussi donné un avis clair. Un syndicat s’est abstenu, les 3 autres ont voté contre la DSP. Pourtant, le président de l’Agglo Stéphane Martinelli a affirmé qu’à cette occasion, il n’a pas senti d’opposition marquée. Que lui faut-il ?

Une question se pose également pour les associations locales. Non seulement le privé va leur proposer les créneaux les moins intéressants, mais il va réclamer un dédommagement. Qui va payer ? Et c’est la même chose pour les institutions (pompiers, école de gendarmerie, 61e RA…) qui, dans le cadre de conventions visant à améliorer l’attraction du territoire, avaient droit jusqu’ici à des créneaux gratuits.

Les plus optimistes prétendent que tout sera prévu dans le cahier des charges imposé au privé. Mais, comme l’a rappelé Alexandre Pernet, de l’opposition chaumontaise, la collectivité, pressée par le temps et la crise Covid, ne sera pas en position de force pour négocier.

Finalement, Christine Guillemy a choisi l’abstention, précisant qu’elle attendait de voir et qu’elle n’était pas opposée par idéologie à la DSP.

Quel curieux renversement tout de même qui voudrait que les défenseurs des intérêts de la population soient les idéologues !

De même, que faut-il penser de ces représentants du peuple qui, tout en se faisant payer, comme nous le rappelions la semaine dernière, refilent les responsabilités au privé ?

ELTÉ