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La période écoulée ne se prêtait guère à une thérapie de choc supplémentaire pour un système hospitalier déjà mis à mal depuis des décennies. C’est pourtant ce qu’ont connu les trois établissements du sud haut-marnais. En août 2019, l’ARS Grand-Est décidait, en effet, la mise sous administration provisoire des trois hôpitaux. Difficultés de direction, financières et d’attractivité justifiaient cette décision prise pour 6 mois renouvelables, qui durera finalement plus de 14 mois, dont 9 de crise sanitaire.

La prise de fonction du nouveau directeur, début janvier, met ainsi fin à la dite mission de multi gestionnaires pendant laquelle un black-out total s’est substitué au dialogue promis. Celle-ci se présente a priori par des aspects et un état d’esprit différents des gestions antérieures. D’une part, sa présentation par voie de presse, simultanément sur Chaumont et Langres tranche avec ce que fut celle d’un prédécesseur appelé à assainir une situation qui finalement n’a fait qu’empirer. Attitude qui semble symboliser une conception de complémentarité hors toute idée de prééminence ou de divorce et pourrait, dans chaque établissement, apaiser les inquiétudes des personnels.

Plusieurs éléments, au moins dans les déclarations, présentent, en tous cas, l’apparence d’une orientation et d’une conception différentes. En premier, le souhait de conforter le service public avec la réaffectation à l’hôpital de l’unité de soins continus (stade avant Réa), puis la réalisation de travaux urgents et des propositions pour conforter « une offre de soins de proximité ». Allant jusqu’à évoquer la reprise par l’État des dettes des hôpitaux. Et, bien sûr, une présentation intéressante et novatrice d’une coopération avec le CHU de Dijon dans le cadre du GHT 21/52.

À noter également que les « conclusions » de la mission mandatée par l’ARS (top secret) ne semblent pas être prises comme paroles d’évangile. Le nouveau directeur exprime ainsi la volonté de mener, avec des idées neuves, un projet qui n’est pas exempt de difficultés. Sans ignorer, sans doute, les contraintes administratives et budgétaires qui ne manqueront pas de lui être rappelées voire opposées. Autant d’options, du moins en paroles, dont l’évidence a échappé au radar de nos élus de tous ordres. Se limitant, dans le meilleur des cas, à « gronder » les 41 % de la population qui se font soigner ailleurs, alors que cette question est inséparable des solutions au cas par cas qu’il convient d’apporter.

C’est ce qui semble se profiler. Il est d’ailleurs significatif que la remise aux normes de l’électricité sorte des cartons alors que c’est la moindre des choses en matière de respect et du personnel et d’une population en quête de soins d’un minimum de qualité.

Puisque, de toutes parts et sur tout, nous sommes conviés à affronter les problèmes avec optimisme, voilà en quelque sorte une appréciation qui en relève. Nous y reviendrons, à coup sûr. En matière de soins, plus que jamais, la vigilance reste de mise.

G. TARDENOIS  - 21 janvier 2021