Vaste enfumage

Budget Lecornu : on tape toujours sur les mêmes

Soyons clairs : la suspension de la réforme des retraites annoncée est en réalité juste un décalage de son application de quelques mois. Ce décalage reviendrait à confirmer les 64 ans, au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et de travailleuses depuis 2 ans et demi. La seule suspension qui vaille est un blocage immédiat de l’application de la réforme des retraites à 62 ans, 9 mois et 170 trimestres.

Décaler n’est pas bloquer, ni abroger. Les 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation seraient toujours dans la loi. En proposant la réouverture d’une conférence sur les retraites, en posant comme préalable des mesures d’économie, Sébastien Lecornu fait renaître de ses cendres le conclave de François Bayrou et redonne la main au patronat. L’heure n’est ni à la retraite à point ni à la capitalisation, mais à l’abrogation de la réforme des retraites !

Le reste du budget est une violente cure d’austérité qui reprend la copie de François Bayrou avec notamment :

• le gel des prestations sociales (allocations familiales, allocations logement, AAH…) et des salaires des fonctionnaires ;
• la fin de l’abattement de 10 % sur les impôts des retraités ;
• la désindexation des pensions en 2026, 2027 et probablement après ;

• la suppression de plus de 3000 postes dans la fonction publique ;
• le doublement des franchises médicales et la baisse du budget de la santé, des hôpitaux et des Ehpad.
Ces choix injustes et dangereux s’inscrivent toujours dans la même logique : faire payer la crise au monde du travail tout en protégeant les profits et les dividendes, sans remettre en cause les 211 milliards d’aides versées aux entreprises. Alors censure ou pas, dissolution ou pas, le combat continue et la mobilisation s’impose.

Syndicat CGT des retraité·es de Chaumont