Les milliardaires ne sont pas contents. En cause, la taxe Zucman, cet impôt de seulement 2 % sur le patrimoine de ceux qui possèdent plus de 100 millions d’euros. 1 800 familles seraient concernées. Une taxe soutenue par 86 % des Français qui en ont assez qu’un salarié ou un petit entrepreneur paie proportionnellement plus d’impôts qu’un milliardaire. Lui en paie deux fois moins que la moyenne des Français, grâce à des sociétés qui lui servent d’écran fiscal.

Le multimilliardaire Bernard Arnault, première fortune de France, qui possède plus de 75 marques de luxe (Louis Vuitton, Dior, Moët et Hennessy, Chaumet…) est le premier à monter au créneau et à traiter l’économiste Zucman de “pseudo universitaire” et de “militant d’extrême gauche”. Lui qui a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 84 milliards d’euros, un bénéfice de 12,55 milliards et a touché 3 milliards de dividendes, exonérés de tout impôt. Si la taxe était votée, il devrait payer 3,8 milliards, soit 2% de sa fortune. Il en garderait pourtant 98 %, largement de quoi vivre…

Taxer les riches

Le président du Medef, Patrick Martin, lui aussi, a prévenu qu’une “grande mobilisation patronale” serait organisée si les impôts des entreprises étaient augmentés. Payer comme nous tous est insupportable à cette caste d’ultra-riches qui détient, en plus, la majorité des médias et des chaînes en continu où les journalistes sont là pour caricaturer et dénigrer cette mesure : « un frein à l’investissement », « une histoire de jalousie à la française » , « un piège mortel » ou même « une balle dans la tête du soldat entrepreneur ».

Le parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella la refuse aussi car, selon eux, « c’est pour amuser la galerie gauchiste et ne rien rapporter », alors que l’on parle de 20 milliards. Rien n’arrête ces milliardaires qu’on engraisse avec de l’argent public et qui nous demandent de nous serrer encore plus la ceinture.

« Taxer les riches » : ce slogan n’a jamais été autant d’actualité.

Marie Rose Patelli