Llibertés : Le chagrin et la pitié 2024


C’est la pitié qui l’emporte devant les attaques répétées des éditorialistes contre la France Insoumise, le Jhm n’étant pas en reste.
Ni les montagnes de cadavres accumulés par l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne, ni les bulldozers de Tsahal éventrant les rues des villes de Cisjordanie ne leur rappellent rien. Ils n’ont rien vu à Gaza. Ils ne veulent rien voir du génocide en cours .
Depuis six mois la répression de l’Etat hébreu a causé entre trente et cinquante mille morts, deux à trois fois plus de blessés. Une population de 3 millions d’habitants a été déplacée sous les bombes. Elle est désormais soumise à une famine organisée par l’occupant. La plupart des infrastructures de la bande de Gaza ont été délibérément détruites. Tout ceci a beau être dénoncé par les organisations internationales, l’ONU ou la Cour internationale de Justice, rien n’y fait. Tout discours critique à l’égard d’Israël est assimilé à de l’antisémitisme. Le simple fait d’affirmer que la tragédie du Moyen-Orient n’a pas débuté le 7 octobre 2023 constitue une présomption d’apologie du terrorisme.

.

385 signalements pour des propos liés à la guerre en Palestine


Il n’y a pas que LFI à être la cible du pouvoir politique et de ses collaborateurs. Un article du journal Mediapart daté du 23 avril donne le détail de la longue liste des accusés. Il nous apprend que 385 signalements pour des propos liés à la guerre entre Israël et les Palestiniens ont été transmis à la justice entre le 7 octobre et le 31 décembre 2023.
On y trouve Mathilde Panot, présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale, Rima Hassan, candidate LFI aux élections européennes ou encore Anasse Kazib, syndicaliste Sud Rail. On y trouve aussi le secrétaire général de la CGT du Nord, condamné à un an de prison avec sursis (rappelons que Jean-Paul Delescaut avait été interpellé et menotté chez lui, à 6 heures du matin, devant ses enfants, par des fonctionnaires de police cagoulés).
On y trouve encore un élu municipal socialiste dans l’Isère, condamné à 4 mois de prison avec sursis, des étudiants de l’EHESS entendus par le Groupe de lutte anti-terroriste, d’autres, de Science Po  cette fois, signalés au procureur par une députée RN (car aujourd’huii ce sont les élus d’extrême droite qui font la chasse aux antisémites ! ).
On y trouve aussi une chercheuse au CNRS sanctionnée par l’institution, insultée et menacée par des collègues, un syndicaliste de Sud entendu par de faux policiers dans un vrai commissariat, une employée d’ONG licenciée sans préavis.
Il règne une ambiance curieuse dans la France de Macron. Comme un air de Vichy. À quand des sections spéciales ?
A. Fellner