Apport volontaire

6 Mars 2018 : réunion publique à Langres...

Ordures ménagères : et si on arrêtait de faire n’importe quoi ?

 L’action contre  les modalités de collecte des ordures ménagères (Apport volontaire) que l’on veut imposer partout en Haute-Marne est montée d’un cran hier avec la réunion publique organisée par l’Union locale CGT de Langres. Environ 130 participants, beaucoup de personnes debout et la salle de la Zouille paraissait un peu petite. Succès dû au travail d’information réalisé par la CGT locale et ses syndicats dont celui des retraités qui co-organisait cette initiative. Des milliers de tracts distribués, à la porte des usines des Franchises, mais aussi dans les quartiers populaires, au centre-ville et dans les communes où la fronde anti apport volontaire gronde et s’amplifie (Rolampont, Balesmes, Saint-Geosmes, Dampierre, Bannes, etc.). 

Un succès dû en bonne partie également à la présence d’associations qui avaient accepté l’invitation syndicale sans aucune arrière-pensée. Un seul objectif : rassembler les citoyens pour obtenir, exiger même que la population soit consultée sur ce service de ramassage qui ne satisfait personne au plan économique, social et surtout environnemental, ce qui devrait pourtant être la préoccupation première si l’on suivait un tant soit peut les recommandations du Grenelle de l’environnement, bien avant la satisfaction des besoins des multinationales qui salivent devant le marché juteux de la collecte et du tri des ordures ménagères.

Après les différentes interventions liminaires*, le débat très vif parfois mais surtout très vivifiant a duré près de deux heures car la colère, on peut même parler de ras-le-bol transparaissait dans la plupart des interventions parfois très brèves parfois très documentées. Le message a dû être écouté (sera-t-il entendu ?) puisque plusieurs maires étaient présents dont madame Sophie Delong, maire de Langres et un représentant du Grand Langres. 

La discussion s’est poursuivie bien après la fin de la réunion. Des adresses ont été échangées avec une certitude : on va continuer à travailler et à lutter ensemble.

Nous reviendrons demain sur cette réunion publique

Prises de paroles d’introduction

au débat  :

Frédéric Hayer, secrétaire général de l’Union Locale CGT de Langres

Richard Vaillant, secrétaire du syndicat des retraités de Chaumont

Monsieur Christian Catherinet, du collectif "Ordures ménagères tous concernés"

Madame Colette Guillemin, pour l’association des personnes invalides

Sylvie Dufort, pour le syndicat CGT des retraités de Langres

Animatrice du débat : Jacqueline Malgras

Du débat et du respect....

Débattre. Qu’est-ce que cela veut vraiment dire ? On peut légitimement se poser la question après la lecture dans La Voix et le JHM des comptes-rendus de la réunion publique sur l’apport volontaire des ordures ménagères dans le Grand Langres. La dent des journalistes se fait plus ou moins dure a propos d’un incident (une femme huée et interrompue par des sifflets et autres quolibets) dans cette soirée globalement calme et surtout très intéressante...

Le débat, c’est vrai fut parfois houleux, vif, et si la réaction des journalistes est tout à fait respectable, ne peut-on y voir en filigrane une vision un peu stéréotypée du débat prenant modèle sur ce que l’on peut voir sur le petit écran. Temps de parole, minuteur, langage châtié et interlocuteur choisi quand ce n’est pas trié sur le volet. Un débat public, avec les citoyens, c’est tout autre chose que de la télévision. De plus, celui organisé par l’UL-CGT de Langres et notre syndicat n’avait pas pour but de voir deux camps (pour et contre l’apport volontaire) échanger à fleurets mouchetés  mais de rassembler toutes les forces qui s’opposent à ce qui se passe dans le ramassage et le tri des ordures ménagères qui se trouvent dans une tourmente innommable et surtout insupportable pour les usagers.

Qu’une personne pro-apport volontaire soit venue exprimer son point de vue -souvent des extraits de la brochure du Grand Langres- c’est bien sûr son droit. Mais, comment peut-on s’étonner des réactions de l’assemblée. Interpellations, huées, propos vifs, parfois relevés certes mais cette personne a pu s’exprimer, comme tout un chacun. Certes, elle a été interrompue lorsqu’elle a recommencé à redire les bienfaits de l’apport volontaire…

D’ailleurs, la photo illustrant ce débat dans le JHM en atteste si besoin était. La femme en question, parle, les participants la regardent, ils n’y a aucune agressivité dans leur regard et aucun geste belliqueux ne lui est adressé.

C’était un vrai débat, un de ces débats vivifiants dont on manque beaucoup dans le monde de plus en plus lisse où nous vivons. Alors pourquoi tant d’encre autour de cette petite séquence un peu plus tendue mais qui n’a duré que quelques minutes ?

La réaction des gens est légitime. Ils ne sont pas venus là pour écouter ce qu’on leur rabâche depuis que le Grand Langres a opté pour l’apport volontaire, « ce grand n’importe quoi » disait l’appel à venir débattre de la CGT langroise. Ils connaissaient l’argumentation officielle. Ils étaient venus pour en parler et non pour réécouter la rengaine qu’ils avaient lue et écoutée et relue et réécoutée... De plus, la veille, un article rendant compte de la position du Grand Langres,  leur annonce que s’en est fini avec les débats publics parce que ça conteste de trop. Ah ! (on y revient) un débat H2O, sans saveur et sans odeur (pas comme les containers dans les quartiers Vauban et Turenne !) un débat où les opposants regardent sans mot dire (maudire). Pire, il y a quelques temps ceux qui avaient l’outrecuidance de dire leur désaccord au projet étaient menacés d’amende et de sanctions… Dans ces conditions, on peut comprendre le ras-le-bol de citoyens à qui on dit « trie, porte tes ordures, même si tu es vieux,  handicapé ou les deux, paie et tais-toi ».

La personne dont on parle beaucoup a mis en avant le gain de 20 euros par habitant que représenterait l’apport volontaire. Bon on verra dans quelques temps ce qu’il en est vraiment. 20 euros, une carotte pour faire oublier les coups de bâton de l’apport volontaire. 20 euros pour faire oublier que le traitement des ordures ménagères s’inscrit d’abord dans la bataille environnementale et que quitter cette idée fondamentale va coûter très cher. 20 euros pour liquider le service public et livrer le ramassage des ordures (un marché très juteux) aux multinationales des ordures. 20 euros écrit en gros sur une brochure, écrite à la va vite dans un moment de grand désarroi, qui parle des déchets recyclables et indique page 8 qu’ils sont envoyés au Centre de tri de Chaumont (sic) qui a été fermé et le personnel licencié au 1er janvier ! Ecrire de tels mensonges dans une brochure distribuée à des milliers d’exemplaires est inqualifiable. En tout cas, c’est au moins un manque de respect.

Richard Vaillant

Secrétaire du syndicat des retraités de Chaumont-Langres

9 février 2018