Syndicat CGT des Retraités de Chaumont
Syndicat CGT des Retraités de Chaumont
Déclaration du syndicat CGT des retraités de Chaumont
Avec ceux qui luttent...
C’est un ras-le-bol général qui s’est exprimé lors de la journée du 17 novembre, un ras-le-bol et un sentiment de profond dégoût vis-à-vis de la politique de Macron.
Que l’extrême droite, à l’approche des élections européennes, tente de récupérer cette colère ne peut nous conduire à faire l’amalgame avec l’immense masse des salariés, chômeurs, retraités, artisans, agriculteurs, bref, avec tous les citoyens qui ont sorti leur gilet jaune pour participer aux barrages et autres initiatives décidées aux plans local et national.
De nombreux retraités, dont beaucoup de syndiqués CGT, étaient présents lors de cette journée de colère et de révolte. Comment pouvait-il en être autrement alors que, depuis des années, nous nous battons pour des revendications dont certaines sont portées aujourd’hui par les gilets jaunes... Est-il besoin de rappeler les actions menées contre les réformes de la fiscalité ? Est-il besoin de rappeler les luttes de 2018 : centre de tri des déchets, le 15, les fermetures des perceptions, des bureaux de poste, la défense de l’hôpital ? Est-il besoin de rappeler nos luttes unitaires pour la défense du pouvoir d’achat des retraités ? Est-il besoin de rappeler notre pétition contre la hausse du fioul, du gaz et des carburants qui s’achemine vers les 150 000 signatures ?
L’engagement de notre syndicat est clair : nous sommes dans la rue parce que nous n'en pouvons plus des taxes sur tout, des basses pensions, des bas salaires et du chômage. Ce n'est pas "d'aides" dérisoires, accordées comme des aumônes par ce gouvernement de nantis, dont nous avons besoin, des aides dont on sait pertinemment qu'elles seront financées par d'autres taxes !
C’est au "pognon de dingue" que nous coûtent les banques et le CAC 40 auquel il faut s'attaquer : rétablir l’ISF, supprimer les milliards donnés aux multinationales sous forme de CICE, s'attaquer aux milliards d'évasion fiscale, redistribuer cet argent qu'on nous vole pour baisser les taxes sur l'essence, le fioul, le gaz, créer des emplois dans les hôpitaux, l'éducation, la fonction publique.
Il faut cesser de nous rebattre les oreilles avec l’idée que la hausse des taxes sur les produits pétroliers va à la fiscalité verte alors qu’elle va directement dans les caisses de l’Etat.
Quand un gouvernement est en panne sèche aux plans social, économique et écologique, qu’il est en train de provoquer une catastrophe entraînant misère et désolation, alors oui, il faut vêtir son gilet jaune, ne pas rester au bord de la route et, avec tous les citoyens, agir pour éviter le désastre.
Ni les petites manoeuvres politiciennes de l’extrême droite ni les jugements à l’emporte-pièce de certains observateurs ne sauraient détourner l’attention de notre syndicat ou nous conduire à renoncer à notre raison d’être : la défense des intérêts matériels et moraux des salariés et des retraités. Tout en restant vigilant, notre syndicat sera toujours aux côtés de ceux qui luttent pour le progrès social, pour plus de solidarité et de fraternité. Pour un monde de paix et de justice sociale.
Chaumont le 22 novembre 2018
édito
Gilets jaunes, colère noire
Syndicat CGT des retraités de Chaumont
Frisquet le temps, vent glacial, on dirait que la neige va venir. Ça, c’est pour le bulletin météo de la journée de lutte des «Gilets jaunes». La mobilisation, dès sept heures, puissante, déterminée, fraternelle et solidaire va nous réchauffer le cœur. C’est un rassemblement intergénérationnel, toutes les tranches d’âge sont là, réunies. Ensemble, on se prépare pour la journée. Les discussions vont bon train sur l’attitude de Macron dont les oreilles doivent siffler. Les noms d’oiseaux émaillent les conversations... Les mots ne manquent pas pour exprimer son ras-le-bol. «Macron démission !» ce slogan ponctuera régulièrement la journée. Silence et colère quand on apprend la mort d’un manifestant. Le mépris et les provocations ont toujours conduit à des actes inqualifiables.
Le prix des carburants, s’il est toujours évoqué, n’est pas le premier sujet de préoccupation : les hausses du fioul et du gaz, quand se chauffer devient problématique, les salaires, les pensions, les mutuelles, la hausse des produits de première nécessité. Autour du barnum de notre syndicat, qui n’a pas désempli de la journée, on entend parler CSG, baisse du pouvoir d’achat, services publics et tous ces tours de vis pendant que le budget de l’état alimenté par nos impôts et des taxes de toutes sortes, sert à enrichir encore plus les plus riches.
Notre syndicat avait appelé les retraités à venir au rond point d’Ashton. Appel entendu ! Non seulement par les syndiqués et sympathisants, mais aussi par de nombreux retraités (mais pas que...) rencontrés sur le marché, dans les quartiers ou à la porte des grandes surfaces. On se retrouve autour du barnum -rouge- qui sert de point de repère dans les manifestations plus «traditionnelles»...
En fait, personne ne sera étonné de cette belle balise rouge dans la marée jaune. Ici, on nous connaît, alors on vient en terrain conquis pour y parler de tout et de rien, embrasser un parent ou un ami et boire un café, un thé, une tisane ou même une soupe pour se réchauffer...
On y parle beaucoup de la pétition lancée par notre syndicat qui cartonne sur le net mais qui recueille aussi des milliers de signatures sur papier. Un flyer appelant à signer la pétition en ligne est distribué. Des jeunes -viendront en demander pour le remettre aux automobilistes de passage. Bref une ambiance très, très fraternelle...
70 litres de café et boissons chaudes plus tard, on plie le barnum, on range les tables et les chaises. Un dernier coup d’oeil sur le smartphone pour voir où en est la pétition en ligne. Les 100 000 sont dépassés ! Alors que depuis une semaine la collecte allait plutôt pianissimo (mille par jour), soudain, le 17, près de douze mille. Alors entre camarades et amis, on tente une explication. Qu’est-ce que cela signifie par rapport à notre engagement dans cette journée. Par rapport à la prise de position de la confédération ou de l’UD, aussi fraîches que le fond de l’air. Beaucoup de questions,de critiques, d’appréciations diverses et variées. La prochaine réunion de notre syndicat s’annonce animée ; ça tombe bien, on aime ça.
En attendant, on se retrouve lundi (demain) devant la préfecture à 9 heures avec les citoyens gilets jaunes...
Le syndicat CGT des retraités de Chaumont
18 novembre 2018
édito : QUI EST ON ?
Richard Vaillant, secrétaire du syndicat CGT des retraités de Chaumont
Castaner, sorte de mignon du roi, devenu ministre de l’intérieur, après moult refus, ajournements et tergiversations significatifs de l’ambiance qui règne dans cette (basse) cour qu’est devenue l’Elysée, Castaner donc, au soir de l’acte 3 de la révolte des gilets jaunes, a eu cette phrase «histori-comique» au micro de la triste chaîne BFN-TV : « On a objectivement mal géré un certain nombre de séquences de communication, de pédagogie sur l'enjeu de sortir du tout pétrole et de cette exigence de souveraineté nationale, de baisses de dépenses, d'augmentation du pouvoir d'achat »
Ainsi donc, si ça pète de partout, si les salariés, les retraités, les chômeurs, les agriculteurs, les routiers, les jeunes, les vieux, les entre deux âges, les cheminots, les fonctionnaires et même des élus deviennent ou soutiennent les gilets jaunes, si les manifestations parisiennes dégénèrent pour cause de black blocs en liberté ou d’ultra-droite plus ou moins autorisée à vandaliser, si les télés se délectent à nous montrer ce tohu-bohu, c’est parce qu’ON ne sait pas communiquer, parce qu’ON n’a pas su faire preuve de pédagogie.
Mais qui est donc ce ON ? Et si c’est parce qu’ON a mal expliqué que le pays est, paraît-il, à feu et à sang, alors il faut le dire, ces scènes de violence, d'émeute et de pillages sont de la responsabilité exclusive de ce ON, donc de celui ou de ceux qui en trois semaines de temps n’ont pas trouvé le mot juste pour nous convaincre des raisons d’accepter la hausse des taxes, la baisse des pensions, des salaires, la casse de la sécu et du système de retraites...
Ah ! Ce ON qu’on ne veut pas nommer. Mais qui est-ce ? Va-t-on finir par nous demander de jouer au pendu : ....ON ?
Avouer que c’est Macron qui parle par procuration dans la déclaration de son homme lige, serait concéder qu’il s’y est mal pris -le dire lui même serait une véritable atteinte à son orgueil et à sa suffisance-. Il doit être vexé jusqu’au trognon comme on dit ici, de la claque que vient de lui mettre la France d’en bas, les gens qui ne sont rien.
Reste à lui faire comprendre (un acte 4 ?) que de sa méthode pédagogique, les gilets jaunes, les retraités et salariés de toutes couleurs n’en ont rien à battre. Ce qu’ils demandent, c’est la fin de cette politique ultra-libérale qui prend dans la poche des pauvres, des démunis, des déclassés pour aller enrichir les plus riches en suppression d’ISF, en CICE, en « flat tax » et en évasion fiscale...
Sinon, dites-nous monsieur ON, pourquoi la colère, le ras-le-bol, la révolte s’arrêteraient-ils ? R.V.
2 décembre 2018