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Déclaration du syndicat CGT des retraités de Chaumont

DOCTO (PAS) LIB...

Dans l’Affranchi du vendredi 5 février 2021, un lecteur témoigne de ses difficultés à pouvoir trouver un-e médecin pour assurer son suivi médical dans quelques mois, ce qui ajoute une cruelle angoisse à ses pathologies. 41 coups de téléphone pour s’entendre dire qu’il fallait attendre 20 heures et se rendre à la maison médicale ou aller aux urgences. Ce témoignage n’est, hélas, pourtant pas isolé et chacun a pu l’entendre autour de lui ou même vivre les mêmes difficultés.

Là encore, la situation était prévisible puisque le Diagnostic Local de Santé du Pays de Chaumont de décembre 2018, notait, entre autres difficultés, celle de la médecine de ville. Avec 8,6 médecins pour 10 000 habitants, le pays de Chaumont est en dessous du seuil national et régional. Cela ne s’est pas amélioré, l’Ordre des médecins prévoyant dans ce même rapport 19 départs à la retraite de médecins dans le département pour 2020, donc maintenant. Nos médecins nous disent qu’ils n’ont pas de remplaçants même parfois pour prendre leurs vacances et quand, par bonheur, un jeune diplômé assure un remplacement, il n’envisage pas de s’installer en Haute-Marne.

La suppression du numerus clausus* à partir de 2021 ne résoudra pas le problème de la répartition territoriale des médecins sans des mesures nationales d’équité devant l’accès aux soins et il faut attendre plus de 10 ans avant que des étudiants supplémentaires soient diplômés. Les régions attractives resteront attractives. Le charme verdoyant de la Haute-Marne, que nous aimons, ne suffira pas à séduire de futurs praticiens. S’il est vrai que la santé ne fait pas partie des compétences « obligatoires » du département, rien ne s’oppose à ce qu’un département se dote d’obligations non obligatoires et vitales pour sa population. C’est une question de courage politique.

La définition assez partagée de la santé que ce soit par des habitants, des élus, l’OMS** tourne autour du bien-être physique, social et mental, associé à l’absence de maladie. Rarement des éléments plus externes de « droit », de « pouvoir d’agir », « d’accès aux soins en lien avec les ressources », « d’offre de proximité de santé » y sont associés. Il y urgence à agir, collectivement et à porter cette revendication.

Chaumont le 9 février 2021

*Limitation du nombre de personnes admises à une profession.

**Organisation Mondiale de la Santé