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Action unitaire des retraités 28 septembre 2017 (Suite)

Prise de parole de Guy Beck

Marché Couvert de Chaumont



Mesdames, Messieurs, cher(e)s Ami(e)s, cher(e)s Camarades,



Nous qui sommes retraités, nous savons le bien-fondé du Code du Travail. Nous avons mené nos carrières à l’abri de son aile protectrice et quand les patrons petits ou grands tentaient d’arracher quelques ailes à ce bel oiseau, il y avait à la fois lutte syndicale et l’ultime recours c’est le conseil des prud’hommes pour nos salariés. Le pouvoir entend rabougrir l’un et fracturer le bien-fondé de l’autre. Nous ne laisserons pas faire. Concernant le Code du Travail que M. Macron vient de réécrire au seul  service du patronat, pas une seule organisation syndicale n’a approuvé sa réécriture et le fait que le gouvernement veut passer en force avec les ordonnances. Il y a déjà eu des ripostes sérieuses, massives, souvent unitaires et bien sûr nous soutenons ces luttes d’avenir. Je reste convaincu qu’il y en aura d’autres, comme je suis convaincu que l’ensemble de nos confédérations trouveront le chemin de l’unité indispensable pour empêcher le hold-up des droits des salariés.

La loi travail ne trouve pas grâce aux yeux des Français. Pas moins de 66% la refusent. 60% jugent que les ordonnances vont accroître la précarité des salariés. La réforme du Code du Travail n’est pas un projet comme un autre, c’est un projet de société. Notre pays a connu des périodes où il n’y avait ni droit du travail ni syndicats.

M. Macron, oui, nous voulons ensemble vous empêcher d’effectuer un formidable et monstrueux retour en arrière où l’entreprise redeviendrait l’endroit où l’on entendrait plus que bruit des machines et le silence des hommes.

Je voudrais un instant m’adresser plus particulièrement aux amis ici présents et que ne sont pas syndiqués. Votre sympathie, votre soutien dans nos luttes, dans vos luttes, nous sont d’une aide précieuse et croyez bien que nous y sommes sensibles. Mais vous savez, l’histoire de notre pays a fait qu’il existe chez nous en France beaucoup d’organisations syndicales, on peut le déplorer mais c’est ainsi. Le mouvement syndical chez nous est trop faible mais il est le chemin indispensable pour rassembler les salariés, les travailleurs, qu’ils soient à temps complet, précaires, chômeurs, retraités.

Vous savez, mais il est  utile de le rappeler :

- le Code du Travail,

- la Sécurité Sociale,

- les congés-payés,

- les services publics,

- la diminution du temps de travail,

- la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise, dont nous fêterons le 50ème anniversaire en 2018, tout cela et ne n’ai cité que partiellement tout ce que nous devons collectivement au syndicalisme de notre pays, tout cela a été conquis grâce aux luttes puissantes quand le syndicalisme était plus puissant en France. Rien jamais ne nous a été donné, il a fallu arracher tout cela au patronat et à ses commis politiques.

Aujourd’hui, M. Macron est au service exclusif de M. Gattaz, patron du MEDEF qui se réjouit du Code du Travail remanié à la sauce Macron. Ils veulent non seulement réduire l’influence syndicale dans le monde salarié mais ils veulent des salariés sans organisation syndicale. Ils veulent des salariés à leurs bottes, des salariés apeurés, isolés, soumis, où le chacun pour soi serait la règle.

J’ai essayé d’utiliser une image. Note syndicalisme chez nous, c’est une grande maison de la fraternité et de la solidarité. Vous y entrez et s’offrent à vous plusieurs pièces et sur la porte de chaque pièce il y a un sigle syndical. Cela peut être CFTC, FSU, Solidaires, CGC, CGT, CGT-FO, Retraités de la FP. Vous avez la possibilité de pousser la porte de votre choix et quand celle-ci s’ouvrira vous y trouverez d’abord de la chaleur humaine et une écoute attentive. Tout cela pour vous dire que dans notre diversité, aucune de nos organisations syndicales n’a trop d’adhérents, de militants. Je vous invite à venir nous rejoindre afin que plus nombreux nous construisions ensemble, dans le cadre de notre activité, une société un peu moins vache, un peu plus libre, un peu plus belle. Nous sommes prêts à vous accueillir, nous avons besoin de chacune et chacun d’entre vous, dans le respect de votre identité. Le syndicalisme c’est avant tout la solidarité. Je le répète, nous lui devons toutes et tous beaucoup. Investissez le syndicalisme, c’est notre bien commun.

Mesdames, Messieurs, Amis et Camarades,

Il faut savoir se limiter car j’aurais pu vous parler de la nécessaire solidarité avec toutes les victimes des cyclones et tremblements de terre.

Du droit des femmes qui sont encore plus menacés dans notre pays.
De la famine qui progresse à nouveau dans le monde après dix années de baisse.

J’aurais pu insister plus sur la pauvreté, la solitude de nombreux retraités.

J’aurais pu parler de la Paix, menacée notamment en ce moment par deux fous furieux.

J’aurais pu parler de la situation des EPAD qui souffrent, faute de moyens.

J’aurais pu parler du logement social.

J’aurais pu parler aussi des difficultés de nos communes, bastion de notre démocratie.

J’aurais pu aller vagabonder dans bien des domaines car les tenants du pouvoir actuel veulent, au nom des économies, saccager tout ce qui concoure à notre qualité de vie et je vise en premier lieu nos services publics, etc…

Vous savez, ces beaux Messieurs ne sont pas invincibles. Nous les avons fait reculer, je parle de ceux d’aujourd’hui et de leurs prédécesseurs et ces reculs ont été gagnés par la lutte unitaire. Par exemple :

- les personnes non imposées en 2015 n’ont pas payé d’impôt en 2016, 2017,

- les seuils de déclenchement de la CSG ont été relevés,

- l’APA a été légèrement augmentée.

Aujourd’hui, ce que nous faisons vivre dans l’unité, nous donne de la force pour aller plus loin. D’autres que M. Macron se gaussaient d’être droits dans leurs bottes. La rue les a, sans violence, déchaussés et renvoyés à leur chaumière. Et sincèrement je pense que nous avons le devoir de tout faire pour gagner. Cela va demander beaucoup de débats, de luttes, d’unité.

Concernant la hausse de la CSG, le gouvernement set ses députés ont eu l’audace de nous dire que c’était un acte de solidarité intergénérationnel. J’ai ressenti le besoin de leur dire : nous n’avons pas besoin de vous pour nous donner des leçons d’amour et de solidarité entre les générations. Nous savons ce que nous devons à nos aînés en matière de luttes pour une vie plus belle. Nous avons à notre tour essayé avec nos qualités et nos défauts de faire vivre dans le syndicalisme pluriel des actes qui sont actes de solidarité certes mais aussi surtout des actes d’amour pour l’être humain.

Nous aimons nos familles, nos aînés, nos enfants et petits-enfants, nous sommes solidaires de toutes celles et tous ceux qui luttent sur notre planète afin que la vie soit plus belle et que les richesses bénéficient à tout le monde, à chaque être humain.

Gardez vos leçons, mettez-les dans vos coffres forts avec vos amis ultra-riches car vos milliards ne sont que l’expression monétaire de la sueur des hommes et des femmes que vous avez exploités et que vous voulez encore plus dépouiller.

Je vous remercie de votre gentille attention et comme le disait Victor Hugo « le plus excellent symbole du peuple c’est le pavé ». Je vous propose d’aller le battre ensemble jusqu’à la Préfecture.